•  Souvenir de madeleine du côté de chez Jeannette...

    Durant 66 ans, la Biscuiterie Jeannette, implantée à Ifs, embaumera le quartier de la Plaine des odeurs de cuisson de sa fameuse madeleine [1918-1984]

    Accueil La biscuiterie Jeannette est la plus ancienne biscuiterie normande. Elle est le mariage de l'essor de l'agri­culture normande avec le développement du chemin de fer et du savoir faire ancestral pâtissier normand. Tout a com­mencé en 1850, lorsque le maître pâtis­sier M. Mollier, installe la biscuiterie "Maison nor­mande" à Caen, rue Singer.

    L'établissement se spécia­lise dans les "biscuits de luxe" (petits fours, sablés normands, biscuits de Reims, biscuits à la cuiller), qui lui valent de remporter de nombreux concours agricoles dont notamment la médaille d'argent à l'ex­position universelle de Paris, en 1900, et la médaille d'or en 1911. C’est le sacre des produits du terroir. Les biscuits sont fabriqués à partir de farine et oeufs de la plaine de Caen et de beurre de la Manche. En 1918, Albert Boissel crée une biscuiterie à Ifs, rue de Caen, en limite du territoire de la préfecture du Calvados à deux pas de l’actuel carrefour de l’Aviation.

     « Boissel, né à Paris en 1868, fonde avec son père Paul à Littry, près de Balleroy, une société d'escomptes en 1896. Leur association concerne toutes opérations d'escompte, de recouvrement et de réceptions de fonds en dépôt. En 1901, la Société est dissoute. Après la guerre 14-18, c'est à Ifs, petit village sud de Caen, que l'on retrouve la trace d'Albert Boissel. Celui-ci a décidé de quitter le monde de la banque afin de monter une biscuiterie. Habitant près d’Isigny, il saisit l'importance économique que peut avoir la fabrication de biscuits à grande échelle. En s'associant avec le biscuitier caennais Pierre Mollier, qui lui vend ses secrets de fabrication, Albert Boissel emménage avec femme et enfant, ainsi que son père, route de Falaise, sur le site même de fabrication des biscuits. Dans la liste des électeurs au Conseil des Prud'hommes établie en 1925, on trouve son nom. Il est même précisé que c'est la septième année d'inscription ; on peut donc en déduire que la création de la biscuiterie dans la commune remonte à 1918. » Extrait de la « Biscuiterie Jeannette depuis 1850 » par Annie Fettu, Editions OREP 2010, page 23. 

    En 1925, Lucien Jeannette arrive dans l’entreprise d’Albert Boissel.

    En 1927, Lucien Jeannette s’associe avec Pierre Mollier et Albert Boissel et achète l’usine qui devient la « Biscuiterie Moderne du Calvados ».

    « Devant maître Bocave, notaire à Caen, Lucien Jeannette achète la Biscuiterie Boissel, le 2 mai 1927. Maître Jouanne, avocat de la rue Saint-Martin à Caen, est toujours propriétaire de l'immeuble. Désirant se fixer dans la commune, Lucien Jeannette fonde une famille en épousant, un an après l'achat de la biscuiterie, une jeune fille de la région parisienne, Marie-Louise Thoreau. Lucien Jeannette va véritablement impulser une dynamique nouvelle à l'usine, qu'il baptise la « Biscuiterie Moderne du Calvados ». Ses premières factures gardent le nom des premiers biscuitiers, Pierre Mollier et Albert Boissel. Il emploie alors quelques ouvriers, domiciliés pour la plupart à Ifs, et son épouse le seconde pour la comptabilité de l'entreprise. La production de la biscuiterie est variée - gâteaux secs, croquettes aux amandes, galettes de Caen, boudoirs et sablés. » Extrait du livre « La Biscuiterie jeannette depuis 1850 » par Annie Fettu, Editions OREP 2010, page 28. 

    En 1930, Lucien Jeannette dépose la marque « Galette de Caen » auprès du Tribunal de Commerce de Caen. La variété souligne le sacre des produits du terroir : gâteaux secs, croquettes aux amandes, galettes de Caen (marque déposée), boudoirs, sablés, beurrés normands, gaufrettes, pâtisseries, p'tit beurre (petit normandy - marque déposée), petits normands aux fruits secs, oeufs de conserve, madeleines... Jeannette affirme son positionnement de mar­que sur le territoire fran­çais. Les premiers voyageurs de commerce vont partout en France démarcher les com­merçants. Les premières livraisons en camion appa­raissent. « Jeannette », sym­bole d'une Normandie qui gagne s'impose à l'image : laitière normande, sa canne à lait sur l'épaule, arpentant un chemin de terre entre mer et campagne.

     « La Biscuiterie Jeannette, bien sûr, n'a pas été épargnée par les destructions (de 1944). Un certificat du maire d'Ifs daté de 1954, atteste que les soldats allemands, après la libération de la rive gauche de Caen par les Alliés, ont occupé la majorité des maisons en bordure de la route de Falaise, en parti­culier les locaux de la Biscui­terie. Après la guerre, Lucien Jeannette va se démener pour reconstituer le stock et relancer la production. Dès janvier 1945, l'acti­vité commerciale reprend et l'industriel déclare un chiffre d'affaires de plus de cinq millions de francs. Quant au matériel, il faudra deux années encore pour le remplacer. » Extrait de « La Biscuiterie Jeannette depuis 1850 » par Annie Fettu, Editions OREP 2010, page 41.

     « Lucien Jeannette, homme prématurément usé par tous ces efforts pour le bien de ses concitoyens et la reconstruction de son entreprise, décide de passer la main. N'ayant pas d'héritier à qui transmettre ce patrimoine, il songe à la vente. La transaction de l'usine et de l'unique camion Citroën a lieu le 21 octobre 1951 avec Eugène Vinchon, qui constitue le jour même une SARL pour ses fils Raymond et Jean. Lucien Jeannette vend aussi les marques de fabrique « Petit Normandy » et « Galette de Caen », dont les numéros figurent sur le registre spécial des marques de fabrique, tenu au service de la propriété individuelle. Enfin, il décide de ne pas se représenter aux élections municipales de 1953 et se retire avec sa femme à Antony, près de Paris. La page de l'époque Jeannette est tournée. » (…)

    « On retrouve Lucien Jeannette quelques années plus tard, dans une toute petite maison rue de Montréal à Venoix, commune aujourd'hui rattachée à Caen. Détaché de la biscuiterie, il reste toutefois gérant de la minoterie, ce qui lui rapporte un certain revenu. Alors commence pour l'homme d'affaires une nouvelle vie plus paisible, à l'ombre de son cerisier Tranquille Mimile » selon l'expression de Jean Colin, historien local qui était aussi son voisin. Une nouvelle vie en conformité avec son idéal chrétien, puisqu'il prend en main les enfants de la paroisse Saint-Gerbold. Il les initie au catéchisme, activité bénévole qu'il mènera jusqu'à la fin de sa vie, en compagnie de sa femme. Yves Lecouturier, ancien directeur du musée de la Poste à Caen, se souvient de ce petit homme discret, vêtu simplement, qu'il a connu vers 1960 avant de faire sa communion solennelle. Il n'avait pas besoin d'élever la voix pour se faire obéir des enfants qui le respectaient naturellement ; « pas un mot plus haut que l'autre ». Il se souvient également de madame Jeannette qui distribuait des bonbons aux enfants à chaque bonne réponse. Lucien Jeannette était un homme d'une grande bonté : tous les témoignages le confirment. Animé d'une solide foi chrétienne qu'il n'a jamais quittée que ce soit en temps que chef d'entreprise, élu municipal ou responsable de catéchèse. Le grand drame de la vie de cet homme aura été celui de n'avoir pas d'enfant à qui confier la succession de l'entreprise. Lucien Jeannette décédera dans les années 80, victime d'un cancer. »  Extrait de « La Biscuiterie Jeannette depuis 1850 » par Annie Fettu, Editions OREP 2010, pages 46-47.

     L'entreprise développe sa stratégie de communication et passe à l'ère de l'industrialisation, à partir de 1951, sous la direction des frères Vinchon qui achètent l’entreprise et fondent une S.A.R.L. L'effectif de la biscuiterie passe de 15 personnes en 1950 à 240 personnes en 1985.

    Le développement des grandes surfaces conforte sa croissance : une flotte importante de 50 camions sillonne la France. L'entreprise exporte en Europe et outre Manche. Années 70 : 40% en volume de madeleines France sont vendus avec la marque « Jeannette » ce qui la place, au début des années 80, parmi les premiers biscuitiers français et premiers fabricants de pâtisserie générique, avec 35% de parts de marché et une croissance de l'ordre de 16% par an ! Les chiffres don­nent le tournis: 15.000 madeleines par heure ; 45 à 50 tonnes de bis­cuits par jour (septembre 1983).

    Par la suite, les Vinchon achèteront la Biscuiterie Caennaise, rue de la Marne à Caen, et construiront un entrepôt à Frénouville.

    C’est en 1984, que l’usine Jeannette cesse son activité à Ifs, près du carrefour de l’Aviation, et installe toute sa production rue de la Marne à Caen. Après cela c’est une autre histoire qui commence puisque Vinchon-Jeannette est racheté en 1986 par le groupe Gringoire-Brossard… 

    Article d’après « 100 ans, les grandes entreprises familiales du Calvados » Liberté/le Bonhomme Libre hors série 2010.

    Et pour plus d'informations lire le livre la « Biscuiterie Jeannette depuis 1850 » par Annie Fettu, Editions OREP 2010

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    Très forte "Jeannette" ! Essayez un jour de transporter une canne à lait pleine sur l'épaule en la maintenant avec une cordelette...

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    A gauche, rue de Caen/rue de Falaise : l'ancienne usine, transformée en centre commercial ; le manoir de Lucien Jeannette dit "Manoir de Lépron". On voit les initiales "JL" en haut de la tour et le logo de la marque au-dessus de la porte (photos 2012).

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    EPILOGUE en 2014 : un article extrait du site de Tendance Ouest du 29 janvier 2014 :

    http://www.tendanceouest.com/caen/actualite-67358-la-biscuiterie-jeannette-appartient-desormais-au-passe.html

    La biscuiterie Jeannette appartient désormais au passé

    Mardi 28 janvier (2014) se terminaient officiellement les contrats de 29 des 36 salariés de la biscuiterie Jeannette basée à Caen.

    « Un peu plus de 163 ans après sa création, la plus ancienne entreprise de la capitale bas-normande, la biscuiterie Jeannette, a définitivement fermé le mardi 28 janvier. C’est à cette date que se terminent officiellement les contrats de 29 des 36 salariés de l’usine, les autres prenant fin le 3 février prochain. La production est arrêtée depuis cinq semaines. Le 18 décembre dernier, le tribunal de commerce de Caen avait prononcé la liquidation judiciaire de l’entreprise. La cinquième de son histoire. Aucun repreneur ne s’est manifesté depuis, malgré un projet de reconversion à Falaise. “C’est bien dommage parce que nous avions trouvé de nouveaux locaux aux normes agro-alimentaires”, se désole Françoise Bacon, déléguée du personnel. Depuis le début du montage du dossier à l’automne 2012, aucune banque n’a voulu soutenir l’investissement de 750 000 € au côté de l’actionnaire principal, le groupe LGC. “Du coup, il s’est retiré et il nous fallait alors trouver 6 millions d’euros, soit une somme impossible à réunir entre nous”. » TO

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  • AccueilLa cérémonie de la fédération générale des gardes nationales et troupes de lignes du département du Calvados eut lieu dans la plaine d'Ifs le 1er juillet 1790 (voir : Fest'IFS 1 et 2). L'évêque constitutionnel du Calvados Fauchet y vint, célébra la messe sur l'autel de la patrie, et...

    « Le sermon qu'il prononça à cette occasion dans la plaine d'Ifs peut donner une idée de son talent oratoire, de cette parole ardente capable d'émouvoir le peuple en mettant en mouvement toutes les passions vives de l'âme, de cette éloquence révolutionnaire séduisant les masses a qui la modération devenait odieuse. On me pardonnera d'en donner ici au moins l'exorde d'autant mieux qu'il appartient plus à la politique qu'au dogme auquel je me suis interdit de toucher. Il avait choisi son texte dans ces paroles de saint Luc :

    « Ignem veni mittere in terrant et quid volo nisi ut accendatur.»

    « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et je n'ai d'autre désir que de le voir embraser tous les cœurs",

    Citoyens, gardes nationales, soldats patriotes, amis et frères. Il est incendiaire aussi l'Evangile ! Le libérateur du genre humain voulait étendre à toute la terre le feu sacré de la fraternité universelle, il avait en horreur les despotes, il fut leur victime. Il aimait les peuples, il est leur sauveur. Il l'est, Citoyens, dans le sens le plus étendu, dans un ordre de destinées qui embrassera le temps et l'éternité. Il faut une religion qui sanctionne, au nom du Ciel, toutes les saintes institutions de la patrie ; cette religion est celle de l'égalité, de l'amour fraternel, de la liberté divine, c'est l'Evangile. Ses premiers disciples l'ont bien connue ; ils étaient tous frères, amis, égaux et libres. Leur république devait servir de modèle, dans la maturité des temps, à la république de l'univers.

    Le voilà ce beau jour de la libération des hommes ; nous le célébrons pour la seconde fois, et déjà le monde entier s'ébranle pour marcher à la liberté. La France est sauvée, vingt millions de frères lui jurent en ce moment qu'elle est libre. C'en est donc fait ! La liberté de la France est le salut du genre humain.

    Elle est tombée aujourd'hui cette forteresse qui était l'épouvantail des nations. Mes yeux ont vu renverser les créneaux du despotisme ; ma voix forte de toute la puissance d'un grand peuple qui m'avait choisi pour être son organe a commandé la ruine de la Bastille au nom de la loi, de la loi véritable, de la volonté générale. La souveraineté nationale est née en ce jour ; une fois née elle est immortelle, à son premier moment elle a été invincible....

    Cette fuite du Roi qui a jeté dans quelques esprits encore neufs pour la liberté de vaines alarmes ne nous a pas émus. Le département du Calvados est non-seulement resté paisible, mais il a vu que cet événement avançait les infaillibles destinées des peuples. Il a souri : c'était le sourire d'un géant attaqué par des papillons irrités, encore couronnés d'aigrettes, mais à qui l'on a coupé les ailes. Il n'y a plus d'armées pour les despotes ; il n'y en a que pour les nations. Qu'ils essaient, les insensés, de conduire des soldats sur la terre sacrée de la France ; ils y deviendront des hommes ou ils cesseront d'être ; et cependant derrière eux naîtront les souverainetés populaires, et les insectes qui bourdonnaient sur les trônes en y dévorant les peuples se trouveront entre le double feu de la liberté française qui est déjà un incendie inextinguible, et de la liberté des autres nations qui s'allumera pour ne s'éteindre jamais… »

    Mémoires de la Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux Par H. Pezet – tome VII, 1859.

    http://books.google.fr/books?id=jlUtAAAAYAAJ&pg=PA192&dq=plaine+d%27Ifs&hl=fr&ei=j3kXTeKPE4zqOces4ecI&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDQQ6AEwAjgK#v=onepage&q=plaine%20d%27Ifs&f=false


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  • AccueilLa Plaine d’Ifs, Ifs-Plaine, nommée sous la Révolution, « plaine des Six Districts », est décrite ainsi à cette époque (1790) : « La plaine d'Ifs unique par son local et dont le terrain sec, et uni comme une glace, nullement bordé d’arbres qui en déroberaient le coup d’œil forme un gazon continuel, n’étant point cultivé a cause de son aridité, elle est située à un gros quart de lieue de Caen. (…) Cette vaste plaine est bordée par à l'est par la grande route de Falaise à Caen, une pente douce conduit insensiblement de tous les cotés de prés de trois quarts de lieue chaque, à un point dont nul obstacle ne borne la vue. »

    La commune proche de Cormelles-le-Royal est ainsi décrite : « Le sol de Cormelles est calcaire, sec et pauvre. Quelques parties ont été longtemps incultes. Plusieurs champs y produisent moins de grains que de coquelicots et de bleuets. » (Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie, volume 12)

    On relève cette information dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, années 1826-1827 :

    « On rencontre souvent de grands espaces où le calcaire à Polypiers (Squelette calcaire sécrété par les polypes qui participent à la constitution des récifs coralliens) est à découvert ; alors la terre végétale n'est composée que de détritus de plantes, mêlés avec du sable et du cailloutis provenant de la couche calcaire. Ce sol est léger, peu profond, et donne de très-médiocres récoltes, excepté dans les années pluvieuses. Quelques endroits offrent une belle végétation, mais cette fertilité est due à des alluvions qui ont comblé certains bas-fonds, ou à des lambeaux de terrain de transport qui n'ont point été entraînés par les pluies. Ses principales productions sont le seigle , l'orge et le sainfoin. Ce dernier y donne un fourrage de la meilleure qualité. Les pommiers et les autres arbres sont rares sur ce terrain, et parmi le petit nombre qu'on y rencontre c'est le frêne qui est le plus commun. Une grande partie des terres labourables de dernière classe des cantons de Douvres , de Creully, de Bourguébus et de Bretteville-sur-Laise sont de cette nature. On en trouve encore de pareils dans les plaines d'Ifs et de Cormelles. »

    http://books.google.fr/books?id=G0hIAAAAMAAJ&pg=PA71&dq=Plaine+d%27Ifs&as_brr=3&client=firefox-a&cd=1#v=onepage&q=Plaine%20d%27Ifs&f=false

    On trouve également dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie (volume 3 et 4 - 1857-1858) cette information :

    « M. Luard présente un très-beau spécimen d'une Astrée fossile (coralliaire, polypier pierreux) trouvée dans la plaine d'Ifs, près Caen. Suivant toute probabilité, ce polypier provient du banc si remarquable qui renferme un grand nombre d'Astrées et autres polypiers, et qui semble former, sur le calcaire de Caen (fuller's-earth), une sorte de rivage où le dépôt de la grande oolithe aurait commencé à s'effectuer. On voit des traces de ce rivage sur la route de Caen à Villers, au-delà de la Maladrerie ; sur la route de Baveux à Ardennes ; sur la route de Creully ; au lieu dit les Vaux-de-la-Folie ; au Moulin-au-Roi, sur la route de la Délivrande ; à Calix ; au bois de Blainville ; à Colombelles, à Clopée, à Mondeville, sur la route de Troarn ; à Ifs ; enfin, il forme une sorte de ceinture entourant la ville de Caen, à une distance de 1 ou 2 kilomètres, surmontant partout le calcaire de Caen, qui cependant est à découvert dans beaucoup d'endroits, notamment dans presque toutes les carrières voisines de la ville : carrières de Vaucelles, d'Allemagne, de la Maladrerie, de St-Julien, etc. En un mot, dans tous les environs de notre ville, le calcaire de Caen est parfaitement indépendant de la grande oolithe, et par les caractères d'usure de la roche et par les caractères paléontojogiques ; jamais les espèces propres à la grande oolithe, telles que : Ter. coarctata , Ter. cardium, ne s'y rencontrent. Le calcaire de Caen représente, en effet, les schistes de Stonesfield et le fuller's-earth. »

    http://books.google.fr/books?pg=PA113&lr&client=firefox-a&cd=17&id=h4sVAAAAYAAJ&as_brr=3&output=text

    La Société Linnéenne, toujours férue d’histoire naturelle, s’intéressait aussi à la flore. C’est ainsi qu’elle signale la présence de A. Ctnanchica L. une plante poussant sur les pelouses arides et les lieux pierreux présente dans la Plaine d'Ifs, Cormelles, coteaux de Clopée, Colomby, bruyères de Troarn, (arrondissement de Caen). Ctnanchica est une aspérule très commune dans les pelouses sèches, sur sols calcaires. Son nom vient du grec Kynanchê qui signifie littéralement Etrangle-chien. Ce nom serait lié au possible traitement de l’angine par cette plante.

    AccueilAsperula Ctnanchica http://sophy.u-3mrs.fr/photohtm/TI10229.HTM

    « M. de L'Hôpital signale plusieurs plantes intéressantes qu'il a rencontrées dans le Calvados : Fumaria micrantha (Lagas.). Cette jolie espèce, reconnaissable à ses fleurs courtes, trapues, en grappes serrées, d'un beau rose foncé, et surtout à ses sépales orbiculaires, plus larges que la corolle et d'un rose très-clair, n'avait pas encore été indiquée dans le Calvados. Elle a été trouvée pour la première fois entre la Maladrerie et Bretteville-la-Pavée, par MM. de L'Hôpital et A. Terrier, au mois de mai 1855. Dans une herborisation qu'ils firent, au mois de juin suivant, en compagnie de leurs collègues MM. Hardouin et Renou, cette fumaria fut retrouvée en abondance sur tous les points de la plaine d'Ifs, et plus tard à Vimont, Buron , Rosel, Rots. »

    Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Premier volume, années 1855-1856. Caen, Hardel 1856.         http://books.google.fr/books?id=eosVAAAAYAAJ&pg=PA33&dq=plaine+d%27Ifs&hl=fr&ei=j3kXTeKPE4zqOces4ecI&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CC8Q6AEwATgK#v=onepage&q=plaine%20d%27Ifs&f=false

    AccueilFumaria http://www.lookfordiagnosis.com/mesh_info.php?term=fumaria&lang=4

    Fumaria micrantha est présente dans les lieux cultivés ou incultes du Midi, de Corse et de l'Ouest. Les divisions des feuilles sont creusées en gouttière. Les petites fleurs sont roses, pourpre foncé à la pointe. Les sépales sont plus larges que la corolle dont ils atteignent la moitié de la longueur, éperon non compris. En infusion, elle a des propriétés dépuratives, laxatives et diurétiques. Le piéton qui parcourt aujourd’hui les rues du quartier entièrement urbanisé de la Plaine d’Ifs retrouvera-t-il la Ctnanchica ou la Fumaria micrantha qui poussaient autrefois sur la plaine "aride" d’Ifs ? Appel à témoin est lancé…


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    Un précis d’architecture sur les…

    Clochers du XIIIe siècle : « L’emplacement des clochers gothiques n’est plus le même à l’époque gothique que pendant la période romane. Les clochers latéraux deviennent extrêmement rares, comme à Baron, mais plusieurs commencés au XIIème siècle, furent surmontés d’un étage gothique, comme à Biéville, à Goustranville, à Ifs, à Soumont-Saint-Quentin. Les tours centrales et les tours lanternes se multiplient. (…) Les clochers gothiques du Calvados se distinguent aussi des clochers romans par l’allongement extraordinaire de leurs baies géminées dont l’archivolte en tiers-point très moulurée retombe sur de fines colonnettes, comme dans la tour nord de la cathédrale de Lisieux. (…) Les baies de la tour de Bazenville, étrésillonnées par des arc tréflés, des clochers de Ducy-Sainte-Marguerite, d’Ifs, de Louvières, de Villiers-le-Sec, ne sont pas refendues, mais généralement la colonnettes centrale porte deux moitiés d’arcs en lancette qui viennent buter contre l’archivolte principale, suivant l’usage de l’école gothique normande. (…) On voit très souvent de longues arcatures en tiers-points à droite et à gauche de chaque baie, comme à Baron, à Biéville, à Fierville-la-Campagne, à Ifs, à Lisieux, à Louvières, à Ouistreham, à Tilly-sur-Seulle, à Vierville (…) La flèche octogone du clocher sud de Saint-Pierre-sur-Dives fut aussi l’un des premiers exemple (de ce type) dans le Calvados : ses arêtes sont accusées par huit boudins et ses panneaux d’écailles alternent avec des assises débordant les unes sur les autres. (…) Ailleurs, notamment à Bazenville, à Ifs, à Vierville, les lits se décrochent comme des tuiles et non plus en véritables gradins, comme sur les clochers de Thaon et de Ver. (…) Les clochetons de la flèche du côté sud de Saint-Pierre-sur-Dives sont uniques en leur genre, car leurs six pans inclinés partent de la plate-forme de la flèche, tandis que les autres architectes avaient reconnu avec raison la nécessité d’élever les clochers hexagones sur un support du même plan. A Ifs, ce socle, décorés d’arcatures, est plein, mais les constructeurs prirent le parti d’ajourer les clochetons par des petites baies en tiers-points flanquées de colonnettes comme à Tours et à Bernières. (…) Les lucarnes percées dans les flèches carrées ou octogonales présentent également plusieurs types différents. (…) D’autres lucarnes, comme celles de la flèche nord de Saint-Etienne de Caen, des clochers de Basse-Allemagne, d’Ifs, de Secqueville-en-Bessin et de Vierville, sont formées de deux ou trois colonnettes en délit qui soutiennent une petite flèche à quatre pans, dont la base est ajourée par des baies très étroites. »

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    Extraits des textes et photo tirés de Congrès archéologique de France : session tenue à Caen en 1908, procès-verbaux et mémoires. Edition 1909 (75, T2).

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35679q.image.pagination.langFR.r=Ifs


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