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Possess'IFS Seconde Partie
IFS.
« On ignore l'origine de ce nom. Il n'a pris qu'assez récemment sa forme moderne. On a écrit longtemps Iz, Is, et Ys, etc.
Les chartes latines en faisaient Icium, Itium, Izium, et même aussi quelquefois Ifius. (De La Rue, Ess., etc., t. 1 , p. 5.)
Il a existé sur la côte de l'ancienne Gaule un Portus Itius, connu pour avoir été le lieu où Jules César s'embarqua pour son expédition contre la Bretagne, en l’an 53 avant J.-C. (V. Jul. Caes., Comment, de Bell. Gallic., lib. 4' cap. 21 ; et lib. 5 , cap. 2. )
Quelques-uns paraissent avoir imaginé que ce lieu devait se trouver au territoire d'Ifs, près Caen, dont quelque partie, apparemment, aurait pu faire saillie sur la baie qu'ont remplacée depuis nos deux grandes prairies. (V. Arthur Dumoust. Neust. Christ, de la Bibl. du Roi, ap. De La Rue, loc. supr. cit., etc.)
Cette supposition est des moins plausibles, et l'on y répondrait au besoin :
Que le texte même de César désigne bien clairement l'emplacement de son Portus Itius, au territoire des Morini (Picardie, etc. ), au point le plus rapproché du rivage Britannique , d'où le trajet semblait devoir être le plus court et le plus facile, et à une distance qu'il évalue à trente milles, c'est-à-dire apparemment dans le voisinage de Calais et de Boulogne, et par conséquent fort loin de la position qu'on croirait pouvoir lui assigner sur notre ancienne baie de Caen. (De La Rue, Ess., etc.loc. cit.; et Jul. Caes., classiq. lat., texte cité, et notes y relatives, etc.)
C'est donc une prétention de souvenirs historiques à laquelle il ne faut plus songer.
Les premières mentions connues de cette localité d’Ifs (sous le nom d’Icius), se trouvent dans la charte de dotation de l'abbaye de Fontenay, dressée vers l'an 1070, et sont relatives à diverses concessions de domaines y existants, droits de dixme , etc., toutes faites à ladite abbaye, au nom de Raoul Tesson I, et de son vassal Hellouin. (Gall. Christ. , 11, instr. col. 62 C. D, et 64 A.)
La paroisse dY/s é'ait alors une portion dépendante de celle d'Allemagne, et dut être, peu après, concédée, à ce titre, avec Etaveaux , Bras , Bourguébus et Hubert-Folie, à l'abbaye naissante de St.-Etienne de Caen, par donation de son fondateur, le duc Guillaume, à la date présumée de 1077. (id, ibid., 11 , instr. col. 66 D. )
C'est ainsi que l'entendirent son fils Henri I, et son arrière petit-fils Henri II qui, par des actes confirmatifs et interprétatifs, le déclarèrent, à plusieurs reprises, et dans les termes les plus formels. (V. chart. Henric, I, ap. De La Rue, Ess., etc. , t. 1 , p. 352 ; et chart. Henric. II, ap. Neustr. piam, p. 628 et 631.)
Nous possédons aussi des actes conformes de Rotrou, archevêque de Rouen, et de Henri, évêque de Bayeux, aux dates de 1170 et 1172. (Neustr. pia, p. 643 et 644)
Des personnages nommés Geoffroi (fils de Guimond) et Raoul ( fils d’Ansquetil, d'Ifs (de Icio), avaient vendu, aux abbés de St.-Etienne, Guillaume I et Eudes I, (années 1070 et 1120 ?) des portions de terre qu'ils avaient dans cette localité. (Ch. Henric. II, ap. Neustr. piam, p. 634 et 637.)
Le nom d’Ifs ne se montre que très-rarement dans les chartes des époques subséquentes, et quand il s'y présente, il semble s'y rapporter plus plausiblement à la localité d’Ifs-sur-Laizon.
On trouve Guillaume, chambellan de Tancarville, cité à la date de 1245 , comme ayant possédé, dans l'une ou l'autre de ces deux paroisses, des terres sur lesquelles il faisait une donation de dix acres au prieuré de Ste.-Barbe-en-Auge. (Léch. Antiq., etc., t. 7, p. 105 et 376.)
Pierre d'Ifs, fils de Robert, possessionné à May, et mentionné pour une rente donnée à l'abbaye de Barbery , en 1220, paraît appartenir plus probablement à notre localité. (Id., ib., p. 148. )
La même abbaye de Barbrys eu, en 1280, un abbé nommé Thomas d'Ys (sic. ) Gall. Christ.,11, col. 453.)
On connaît la boutade, en manière d'épitaphe, plus que burlesque, composée par notre poète Malherbe, pour son parent M. d'Is. (Sic. )
L'église d’Ifs paraît être du XIIIe. siècle. Elle possède un beau clocher de pierre, en forme de flèche pyramidale, qu'elle doit sans doute à la libéralité de ses patrons de St.-Etienne de Caen.
Le livre Pelut ns fait aucune mention de la paroisse d'Ifs, non plus que de celle d'Allemagne. Son silence sur ces deux points s'explique peut-être par ce fait : que vu leur dépendance de l'abbaye de St.-Etienne, et leurs immunités en résultantes, ces deux paroisses (avec quelques autre encore), s'étaient placées à quelques égards en-dehors de la juridiction ordinaire de l'évêque, et formaient comme une exemption, qu'on trouve positivement qualifiée telle, et dite de l'Abbé de Caen. (De La Rue, Ess., etc., t. a, p. 76. ) Il y a là quelque chose d'analogue à la position d'Argences à l'égard de l'abbaye de Fécamp.
Nous avons dit que le titre de la seigneurie d’Ifs ( avec celui d'Allemagne, etc. ) a été attribué, vers 1204 , au sire Amaury de Meullent, par une sœur duquel il aurait passé alors aux Tancarville, et peu après aux Briquebec. (Voir extrait d’Allemagne, ci dessous : On trouve vers l'an 1204, les seigneuries d'Allemagne et Ifs, citées ensemble, et avec plusieurs autres, comme ayant appartenu au sire Amaury de Meullent, qui les céda en ce temps, ou peu après, en mariage à sa sœur Alisande, par qui elles passèrent ainsi en la maison de Tancarville, et de là ensuite dans celle de Bricquebec. ( Hist. de la M. d'Harc., t. 1, p. 171, etc. )
N.B. Bras, qui se disait anciennement Brachis (en latinBracium), et qui se trouve cité dans toutes les chartes ci-dessus, comme une autre des cinq dépendances (ou membres) de la colonie d'Allemagne, n'avait cependant alors (comme Etaveaux) qu'une chapelle, qui ne parait pas s'être jamais élevée plus tard à un autre titre. (Chart. Rotr. Archiepisc., et Henric. Episc., etc., ap Ncustr. piam, p.644)
Ce n'est en conséquence, à présent et depuis longtemps , qu'un hameau faisant partie du territoire d'Ifs.
On remarque Raoul de Bras (de Bracio, témoin signataire de la charte des barons Normands pour l'abbaye de St.-Etienne de Caen, année 1802 ? (Gall. Christ., II, instr. col. 73 C.)
Notre vieux historien, Charles de Bourgueville, a possédé le fief de Bras, et en a porté le nom, au milieu et sur la fin du XVIe siècle. Il ne tenait en rien à la famille du précédent. (Y. Huet, Origin., etc., p, 345, etc. ; et De La Rue, notice en tête de la nouv. éd. des antiquités dudit Bourgueville, p. 10.)
On a vu que Bras avait eu une maladrerie, mentionnée par M. De La Rue avec celle d’Allemagne. Cet établissement était-il distinct de ce qu'on appelait la Chapelle ? Nous n'avons aucun moyen de le décider. »
Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Volume 12 par la Société des antiquaires de Normandie http://books.google.fr/books?id=X8hLAAAAMAAJ&pg=PA37&output=text#c_top
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