• Invent'IFS mais... p'IFS : le crash de 1935

    Accueil  Le 26 novembre 1935, le premier « Pou du ciel » caennais s’écrase à Ifs, tuant son conducteur et pilote, René Bénard, greffier et chef du tribunal de commerce de Caen. Celui-ci voulait rendre visite à un ami à Saint-Martin de Fontenay. Une croix-monument est érigée à l’emplacement du crash sur laquelle on peut lire : « René Bénard est tombé le 26-10-1935 victime de son enthousiasme pour le Pou du ciel. » Ce minuscule appareil pesant 250 kg pouvait atteindre la vitesse de 100 km/h.

    La croix-monument se trouve sous un pylône électrique près de la zone artisanale de la Dronnière.

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    Dans l’Ouest-Eclair , édition Caen, du 27 novembre 1935, n°14265 :
    UN « POU DU CIEL » S'ECRASE SUR LE SOL, SON PILOTE EST TUE
    CAEN, 26 novembre. (De notre rédaction)
    « Un peu après midi une triste nouvelle se répandait brusquement en ville. On annonçait qu'un « Pou du Ciel » récemment construit par M. René Bénard, greffier du Tribunal de Commerce de notre ville et piloté par lui-même, s'était abattu non loin du champ d'atterrissage de Cormelles-le-Royal. La nouvelle n'était, hélas, que trop vraie. Vraie également la mort du pilote retiré de sous les décombres de son appareil. Ainsi que nous venons de le dire, il y a quelque temps, M. Bénard, qui était âgé de 50 ans, avait construit, pour sa distraction personnelle, un petit appareil communément baptisé « Pou du Ciel », et dont les plans sont dus au pilote Mignet. Mis au point par les soins du chef pilote de l'Aéro-Club de Caen et du Calvados, l'appareil réussit un certain nombre de vols à des hauteurs variées et M. Bénard lui-même, bien que manquant d'expérience professionnelle pour le pilotage des avions, et principalement du « Pou du Ciel » avait pu le diriger, à plusieurs reprises sur une petite distance. Il devait totaliser à l'heure actuelle huit heures de vol environ.
    DES TENTATIVES INFRUCTUEUSES
    Ces jours derniers, M. Bénard voulut sortir son appareil, mais il ne put réussir à quitter le terrain. A deux reprises il s'envola mais retomba lourdement sur le sol, d'une hauteur de 1 m 50 à 2 mètres. Ce matin, profitant d'une matinée ensoleillée, il se rendit au terrain et décida de faire une nouvelle tentative malgré les conseils de prudence que lui donnèrent les chefs-pilotes de l'Aéro-Club de Caen et du Calvados, MM. Dupont et Philippe.
    IMPRUDENCE
    M. Bénard, qui, vraisemblablement" avait décidé d'aller se poser sur le terrain de M. Vauvrecy, à St-Martin-de-Fontenay, ne tint pas compte de ces conseils de prudence et prit son vol. L'appareil, cette fois, tint l'air et, gagnant peu à peu de la hauteur, réussit à franchir les limites du terrain de Cormelles, non sans marquer de brusques mouvements oscillants tant à droite, à gauche, que d'avant en arrière. Ces mouvements étaient tellement brusques et nombreux que M. Dupont, ayant le pressentiment qu'un accident allait se produire, décida de suivre l'appareil en voiture automobile. Il quitta aussitôt le terrain et s'élança sur la route de Falaise. Mais, déjà, malgré tous ses efforts, il n'apercevait plus le Pou du Ciel.
    LA CHUTE VERTICALE DE L'APPAREIL
    Il venait de dépasser le chemin vicinal reliant le bourg d'Ifs au hameau de Bras lorsqu'il vit un cultivateur qui courait à travers champs en levant les bras au ciel. Ce qu'il avait craint venait de se produire. Le cultivateur qu'il avait aperçu, courant, n'était autre que M. François Lemarinier Pierre, à Ifs. MM. Langlois fils et Rosette, maire de la commune, furent les premiers sur les lieux où gisait l'appareil, le moteur entièrement enfoui dans la terre. La queue de l'appareil était passée par-dessus le moteur et le tout reposait sur les ailes brisées. Des débris informes, ils purent dégager le cadavre du malheureux pilote. M. Bénard était replié sur lui-même, la face contre le sol, une jambe recroquevillée sous lui et les bras en arrière du corps. Tous les membres étaient rompus. M. le docteur Mabille, arrivé peu de temps après. indiqua que la mort avait été instantanée.
    UN TÉMOIN FAIT LE RÉCIT DE L'ACCIDENT
    M. Lemarinier, qui avait assisté à la chute, put donner, avec M. Rosette, quelques renseignements précieux Il avait vu l'appareil apparaître au-dessus des arbres limitant le terrain de Cormelles-le-Royal et aussitôt avait remarque son vol défectueux et plein d'à-coups. Il le vit prendre un peu de hauteur et atteindre ainsi une soixantaine de mètres. Soudain l'appareil perdit d'un seul coup une vingtaine de mètres de hauteur. on suppose que passant à ce moment-là au-dessus d'une vaste cuvette formée à cet endroit par diverses dénivellations assez accentuées du terrain, il aura été pris dans un trou d'air. Puis il le vit se cabrer, piquer du nez et tomber en vrille, l'hélice en avant. La chute n'avait duré que quelques secondes.
    LES CONSTATATIONS
    Dès la nouvelle de l'occident, le Parquet de Caen se rendit sur les lieux, ainsi que M. le capitaine Freyssinet. commandant les brigades de gendarmerie de l'arrondissement de Caen, et que M. Salzmann, commissaire spécial. qui procéda à l'enquête et prit toutes mesures utiles pour alerter les services spéciaux du Bourget Le point de chute de l'appareil est situé sur un terrain de la commune d'Ifs, à moins de 500 mètres de la route nationale de Caen à Falaise et à peu près à une égale distance du chemin vicinal reliant le bourg d'Ifs au hameau de Bras, juste en face le calvaire et le monument aux morts de la commune d'Ifs. Aussitôt les constatations faite. Le corps de M. Bénard a été transporté à son domicile. rue des Chanoines, par les soins des Pompes funèbres générales. C'est M. Troncy, président de l'Aéro-Club de Caen et du Calvados, qui se chargea de la pénible mission de prévenir Mme Bénard du terrible malheur qui la frappe. A la tombée de la nuit, des gendarmes gardent encore l'appareil et empêchent les curieux d'approcher trop près. Un technicien doit en effet venir du Bourget pour vérifier les débris et essayer d'établir les causes de l'accident. En cette douloureuse circonstance, nous prions Mme Bénard et son fils de vouloir bien accepter nos condoléances émues. Greffier du Tribunal de Commerce de notre ville depuis une dizaine d'années, M. René Bénard jouissait de l'estime et de la considération de tous nos concitoyens. » OUEST-ECLAIR

    Autre source sur le Web : http://www.aerosteles.net/fiche.php?code=ifs-benard

    Un autre article sur ce blog est consacré à ce sujet :

    http://il-etait-ifois.eklablog.com/explicat-ifs-du-crash-aerien-de-1935-a107782778

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     Qu'est-ce qu'un pou du ciel ?

    Le Pou-du-ciel est le petit nom donné par Henri Mignet à un avion de sa conception, le modèle HM-14. Il conçut cet avion dans un esprit de simplicité, de sécurité et de faible coût. Il en offrit les plans à tout le monde au travers d'un livre Le Sport de L'air publié en 1936. Fin 1934, Mignet expose son Pou au grand Palais, dans le cadre du 14ème Salon de l'Aéronautique. Logé dans un coin de galerie plutôt à l'écart, le petit appareil, peu connu du public sinon par quelques articles de journaux, attire une foule ininterrompue de curieux, de passionnés aussi, trouvant là le seul avion à leur portée, une sorte de rêve accessible à leur bourse et à leur passion ; le seul aussi qu'il leur soit proposé de construire eux-mêmes. Ce public, enthousiasmé par cette visite, en repart aussi un peu frustré, tant sa curiosité de voir la machine en vol est grande. Cette frustration sera de courte durée, car quelques jours après le fin du Salon, est organisée à Orly une présentation publique des nouveaux avions légers et économiques du moment sous l'égide du journal Les Ailes, par un temps particulièrement médiocre. Une foule nombreuse et enthousiaste est quand même venue, et attend tout particulièrement le vol du Pou-du-ciel. Mignet se fraye un chemin dans la foule pour rejoindre son appareil qu'il va présenter durant un quart d'heure de façon magistrale, ce vol étant vraiment une révélation pour le public qui portera Mignet en triomphe à son retour au sol et le fêtera comme un héros ; ce jour-là, il est certain que beaucoup de vocations de constructeurs se seront révélées. Pour le Pou, c'est le début d'une grande aventure et d'un mouvement sans précédent. (article de Wikipédia.)

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