• Accueil

    Un précis d’architecture sur les…

    Clochers du XIIIe siècle : « L’emplacement des clochers gothiques n’est plus le même à l’époque gothique que pendant la période romane. Les clochers latéraux deviennent extrêmement rares, comme à Baron, mais plusieurs commencés au XIIème siècle, furent surmontés d’un étage gothique, comme à Biéville, à Goustranville, à Ifs, à Soumont-Saint-Quentin. Les tours centrales et les tours lanternes se multiplient. (…) Les clochers gothiques du Calvados se distinguent aussi des clochers romans par l’allongement extraordinaire de leurs baies géminées dont l’archivolte en tiers-point très moulurée retombe sur de fines colonnettes, comme dans la tour nord de la cathédrale de Lisieux. (…) Les baies de la tour de Bazenville, étrésillonnées par des arc tréflés, des clochers de Ducy-Sainte-Marguerite, d’Ifs, de Louvières, de Villiers-le-Sec, ne sont pas refendues, mais généralement la colonnettes centrale porte deux moitiés d’arcs en lancette qui viennent buter contre l’archivolte principale, suivant l’usage de l’école gothique normande. (…) On voit très souvent de longues arcatures en tiers-points à droite et à gauche de chaque baie, comme à Baron, à Biéville, à Fierville-la-Campagne, à Ifs, à Lisieux, à Louvières, à Ouistreham, à Tilly-sur-Seulle, à Vierville (…) La flèche octogone du clocher sud de Saint-Pierre-sur-Dives fut aussi l’un des premiers exemple (de ce type) dans le Calvados : ses arêtes sont accusées par huit boudins et ses panneaux d’écailles alternent avec des assises débordant les unes sur les autres. (…) Ailleurs, notamment à Bazenville, à Ifs, à Vierville, les lits se décrochent comme des tuiles et non plus en véritables gradins, comme sur les clochers de Thaon et de Ver. (…) Les clochetons de la flèche du côté sud de Saint-Pierre-sur-Dives sont uniques en leur genre, car leurs six pans inclinés partent de la plate-forme de la flèche, tandis que les autres architectes avaient reconnu avec raison la nécessité d’élever les clochers hexagones sur un support du même plan. A Ifs, ce socle, décorés d’arcatures, est plein, mais les constructeurs prirent le parti d’ajourer les clochetons par des petites baies en tiers-points flanquées de colonnettes comme à Tours et à Bernières. (…) Les lucarnes percées dans les flèches carrées ou octogonales présentent également plusieurs types différents. (…) D’autres lucarnes, comme celles de la flèche nord de Saint-Etienne de Caen, des clochers de Basse-Allemagne, d’Ifs, de Secqueville-en-Bessin et de Vierville, sont formées de deux ou trois colonnettes en délit qui soutiennent une petite flèche à quatre pans, dont la base est ajourée par des baies très étroites. »

    Accueil

    Extraits des textes et photo tirés de Congrès archéologique de France : session tenue à Caen en 1908, procès-verbaux et mémoires. Edition 1909 (75, T2).

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35679q.image.pagination.langFR.r=Ifs


    votre commentaire
  • AccueilLe 1er juillet 1790, une fête pour la fédération des milices citoyennes et des troupes de ligne fut organisée par la ville de Caen dans la plaine d'Ifs ou "plaine des Six Districts". Elle se déroula là où semble-t-il est construit aujourd'hui le quartier de la Plaine d'Ifs.

    « La cérémonie de l'anniversaire de la fédération générale des gardes nationales et troupes de lignes du département du Calvados eut lieu dans la plaine d'Ifs, qui portait alors le nom de Plaine des Six Districts. Fauchet (évêque constitutionnel du Calvados) y célébra la messe sur l'autel de la patrie, et prononça un discours qui fut imprimé alors. Il avait pris pour texte de ce discours : Ignem veni mittere in terram , « Je suis venu apporter le feu sur la terre. » Ces paroles étaient d'une merveilleuse application à lui-même, car il paraît qu'il porta partout le feu de son zèle révolutionnaire. »

    Notes sur Claude Fauchet, évêque constitutionnel et député du Calvados à l’assemblée législative et à la convention nationale par Guillaume Stanislas Trébutien, imprimerie Hardel, Caen 1842. http://books.google.fr/books?pg=PA13&ei=enYXTa6AF8iEOqDvxaAJ&ct=result&id=DitBAAAAYAAJ&output=text

    Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie 1900-1901 (T 22)

    "Le 1er juillet 1790, suivant à son tour le grand mouvement d'enthousiasme qui, parti de la Franche-Comté dès le mois de septembre 1789, avait gagné de proche en proche toutes les provinces du royaume, la municipalité de Caen organisa, au nom des six districts du Calvados, dans la plaine d'Ifs, une superbe fête pour la fédération des milices citoyennes et des troupes de ligne. Elle en fit imprimer le procès-verbal et l'envoya, avec deux adresses des plus chaleureuses, au roi et à l'Assemblée Nationale. Or, dès le 9 juin, sur la demande de la commune de Paris, l'Assemblée Constituante avait décrété qu'une fédération générale de toutes les gardes nationales et de tous les corps militaires de terre et de mer, aurait lieu dans la capitale le 14 juillet, « jour anniversaire de celui où le peuple français avait conquis la liberté, au moyen de députations spécialement désignées pour les représenter au Champ-de-Mars.
    Parmi les députés de la garde nationale de Caen se trouvait l'un de ses chefs, ancien officier du roi, nommé Bonnet de Meautry, qui devait être successivement maire de notre ville, membre de l'Assemblée Législative et de la Convention, où il se montra d'autant plus ardent Montagnard qu'il était noble et avait un fils émigré. Il résulte d'un récépissé, signé Meautry et daté du 20 juillet 1790, qu'il s'était chargé de rapporter de Paris au comte de Vendeuvre, alors maire de Caen, un plan gravé de la Bastille, que Palloy offrait, par son intermédiaire, au département du Calvados."

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200022t/f320.texte.pagination.r=Ifs.langFR


    votre commentaire
  • AccueilCEREMONIES DU CALVADOS, premier juillet et jours suivants 1790…
    « Pacte de fédération des troupes militaires et nationales du district du département de Caen, improprement dit le département du Calvados, et des citoyens de cette ville, exécuté dans le camp d'Ifs sous Caen le jeudi premier juillet 1790. J'ignore absolument les raisons qu'ont eu nos officiers municipaux pour nommer le département de Caen, le département du Calvados. Le Calvados est un canton au bord de la mer à 4 lieues de Caen inconnu jusqu'a cette époque, de la majeure partie des citoyens de cette ville, et tout à fait ignoré dans la Basse normandie. On va voir plus-bas que les bustes du roi et de Mgr de La Fayette étaient posés aux deux cotés de l’autel fédératif. Un riche particulier d’ailleurs point ignorant sachant qu'étant pendant la cérémonie auprès de l'autel, conséquemment à portée des deux statues, me demanda avec la meilleure foi du monde si monsieur Calvados n'était pas bien ressemblant, que lui et sa compagnie l'avaient bien reconnu, cet homme demeura interdit quand je lui dis que ce qu'il prenait pour Mr Calvados, était Mr de La Fayette, et que le Calvados n'était rien autre chose qu'un terrain ainsi nommé.
    La plaine d'Ifs unique par son local et dont le terrain sec, et uni comme une glace, nullement bordé d’arbres qui en déroberaient le coup d’œil forme un gazon continuel, n’étant point cultivé a cause de son aridité, elle est située à un gros quart de lieue de Caen fut choisie pour l'exécution de cette auguste et attendrissante cérémonie décrétée et annoncée par le précis sommaire ci-joint. On la nomme aujourd’hui la plaine des Six Districts sans doute que nos officiers municipaux, à la pénétration de qui rien n'échappe, ont jugés qu'en lui laissant le nom d’if on aurait pu appeler de ce nom la fédération d'if, ou fédération d’amertume, en faisant allusion à l'amertume de l'arbre qui porte ce nom, et dont la seule exhalaison est mortelle.
    Cette vaste plaine est bordée par à l'est par la grande route de Falaise à Caen, une pente douce conduit insensiblement de tous les cotés de prés de trois quarts de lieue chaque, à un point dont nul obstacle ne borne la vue. C'est la que l'autel civique fut élevé, il était sur un gazon, élevé d’environ 12 pieds de hauteur de forme hexagone sur chaque angle était un tronc de colonnes orné de figures de lions et portant la lettre initiale de chaque district. Sur chaque tronc de colonne qui étaient au nombre de six, il y avait six canons plantés de bout de douze pieds de hauteur et parfaitement bien figurés, des bouches de ces canons sortaient six faisceaux d’armes qui étaient surmontés de piques qui portaient à leur extrémité six banderoles, une chacune, aux couleurs de la nation avec cette inscription La nation, la loi et le roi. Ces piques soutenaient un magnifique dôme pyramidal couvert d'une étoffe de soie aux couleurs de la nation et dont le plafond représentait un ciel nuancé, et au milieu, le sceptre et la main de justice en sautoir. Sous et au milieu de ce dôme était placé l'autel qui avait été construit les jours précédents à Caen. Aux deux côtés et au haut des gradins, sur une ligne avancée étaient deux troncs de colonne imitant parfaitement le marbre blanc veiné d’environ huit pieds d’élévation sur lesquels étaient posés le buste de Louis Seize à droit, et celui de Mr de La Fayette à gauche, dont la matière m'a paru d'albâtre, elles faisaient face au camp et à la grande route d'ou se formait le plus beau coup d'oeil possible. Voyez la description du camp ci après-jointe.
    Je ne dois pas omettre de donner de justes éloges aux troupes, militaires et citoyennes qui en prenant de justes précautions pour maintenir l'ordre et pour faire tenir le centre du camp libre, qui usèrent de toute la douceur, la politesse et l'affabilité possible. Aussi cette auguste fête se passa elle sans le plus petit accident tout le monde fut attendri et content.
    Puisse le même ordre, et la même concorde régner à Paris le 14 du présent à la fête de fédération qui y aura lieu dont la notre n'est qu'une très faible image, ils auront réellement cet ami le monarque chéri, son auguste épouse et son fils, et nous n'avions que le simulacre de ce bon prince mais cher à tous les regards aussi avides que s'il y eût été lui même en personne. Nous avions nos cœurs, nos députés sont chargés de les lui offrir sur l'autel de la patrie, puisse le ciel seconder nos vœux en bénissant leur voyage et leur intention qui n'est que la notre à tous. Après la cérémonie, MM. l’abbé L'orge célébrant, de Vendeuvre maire, de Faudouas colonel de la milice nationale prononcèrent chacun un discours, Mr l ‘abbé L'orge prononça le sien de mémoire voyez ces discours ci après au procès verbal ci-joint.
    L'assemblée était composée de plus de trente mille âmes tant soldats que citoyens au retour qui s'exécuta dans le même ordre que l'arrivée. 14 tables dressées dans différents quartiers de la ville attendaient nos frères d’armes. Chaque citoyen qui avait eu l’honneur de loger chez lui un officier ou bas officier des districts avait reçu la veille deux cartes d’invitation, l'une pour lui et l’autre pour son officier. J'avais eu celui de loger un sergent major, et son épouse. On n'y forçait personne au contraire il n'y en avait pas assez, plusieurs en demandèrent, mais tout le monde n'en put pas avoir. Comme je suis du district de St. Gilles je fus de la table qui avait été dressée dans l’enclos des chanoines du Sépulcre. Mais la pluie qui survint nous obligea de nous placer dans un de leurs magasins. Pour parler plus proprement je devais dire obligea nos économes à nous placer dans un de leurs magasins. Nous avions mis à la bourse chacun 6 livres et nous étions au nombre de 120 payants pour notre table qui était d’environ 200 couverts en y comprenant les troupes tant des districts qu'une partie de messieurs du régiment d'Aunis tant soldats qu'officiers que nous avions invités. »

     Ch. HETTIER.

     Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


    votre commentaire
  • AccueilAccueilAccueilAccueil

    Dans le Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie 1934 (Tome 42) on trouve la note suivante de Deshayes (1), datée du 4 juin 1834, qui précise les conditions d'une découverte de sépultures antiques à Ifs (Calvados), brièvement signalée par Arcise de Caumont (Statistique monumentale du Calvados, t. 1, 2e éd., 1898, p. 88) :
         « Entre le village de Bras et de Belle [Hubert]-Folie, à 30 pas environ de la route de Falaise, le soc de la charrue a mis à découvert 3 tombeaux en forme d'auge et en pierre calcaire du pays. Ces tombeaux ne se trouvaient qu'à 12 ou 15 pouces de profondeur ; ils étaient pleins d'ossements humains. Deux ont été fouillés par les hommes employés au labourage de ce champ ; le troisième a été ouvert par MM. Stanley et Bouet, mes élèves ; ils y ont reconnu deux squelettes, l'un d'homme, l'autre de femme, et m'ont apporté ce matin les fémurs et une grande partie des os du crâne et de la mâchoire de ces deux individus. Ces os étaient les plus solides et les plus entiers de ceux que recelaient le tombeau. Leur dimension est médiocre : le fémur de l'homme a 15 pouces 5 lignes de longueur, ce qui donne une stature qui n'excède point 5 pieds ; celui de la femme n'a que 14 pouces 10 lignes, ce qui produit un total un peu au-dessous de 4 pieds 10 pouces. Le couvercle des tombeaux a été brisé ; l'intérieur de l'auge était plein de terre et de cailloux. Mes élèves désiraient fouiller en entier et vider toute la terre du tombeau pour s'assurer s'il n'existait point quelque médaille ou tout autre objet historique dans le fond du tombeau ; mais les laboureurs ne leur ont pas permis d'aller plus loin dans la croyance ils sont que ces tombeaux pourraient receler quelque trésor. Voilà tout ce que j'ai pu recueillir de positif sur cette découverte. La Société pourrait, si elle le désire, se procurer un de ces tombeaux sans faire de grands sacrifices ; le propriétaire du champ paraît même assez disposé à permettre qu'on y fasse des fouilles. J'espère avoir sous peu de jours, des détails plus circonstanciés sur les objets qui ont pu être trouvés dans les tombeaux ; objets indispensables pour reconnaître l'âge de ces monuments, dont l'ancienneté n'est aujourd'hui indiquée que par l'état de dissolution se trouvent les os, indication très vague et très incertaine. »

    (1) Philippe Deshayes, à Cadix en 1776, décédé à Caen le 5 septembre 1849, artiste-peintre et professeur de dessin, fut parmi les fondateurs de notre Société. Il a, notamment, publié au t. I de nos Mémoires (pp. 460-471) une description du prieuré de Saint-Gabriel (Calvados) et au t. III (pp. 301-320) une description de l'église du Fresne-Camilly.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5732066w/f331.texte.r=Ifs.langFR


    votre commentaire