• Pouss'IFS : le Decauville

     18 janvier 1924 : Pour échapper à un cheval emballé à Ifs, un cycliste de 25 ans, jeune marié, saute sur la voie du Decauville : il est broyé par une automotrice. Quel était donc ce Decauville qui traversait Ifs à cette époque ?

    Accueil "Concédée en 1897, la ligne Caen - Falaise ne fut mise en service que le 29 sep­tembre 1902, et son terminus ne fut déplacé du château (de Falaise) à la gare de la Compagnie de l'Ouest (à Falaise), pour faciliter les correspondances, que le 18 janvier 1904. Entre temps, le tracé en avait été modifié par un décret du 2 mai 1900, notamment pour passer par le centre de Bretteville-sur-Laize.

    Avec presque 45 km, dont 7 km en site propre, c'était la plus longue ligne des C.F.C. Et aussi la plus dangereuse, du moins au début de son exploitation, car les ingénieurs avaient usé et abusé dés dérogations autorisées, en rétrécissant à 25 mètres le rayon des courbes et en raccourcissant les lignes droites entre ces courbes. Et les premiers équipages des locomotives n'étaient pas suffisamment formés pour une conduite qui demandait un doigté et une prudence particuliers.

    De plus, les envois étaient lourds. Car, pendant presque deux décennies, avant la création du C.F.M., le Chemin de Fer Minier à voie normale qui relia directe­ment les mines de fer de Soumont à la Société Métallurgique de Normandie, la ligne Caen-Falaise vit circuler les premiers trains miniers du Calvados.

    Ouverte quelques mois avant la liaison entre la gare des C.F.C. et celle de la Compagnie de l'Ouest, la ligne partit d'abord de cette dernière, avant de fran­chir la rue du Marais sur un petit pont métallique qui ne laissait qu'un étroit passage en dessous. Une rampe à près de 4 % de pente la menait alors à la Demi-Lune, où se situait le dépôt principal de matériels des C.F.C.

    À 650 mètres de là, une bifurcation provisoire avait été installée en 1911, pour livrer les briques et autres matériaux nécessaires à la construction du quartier Claude-Decaen, destiné au 43e régiment d'artillerie. L'emplacement avait d'abord été retenu, en 1895, pour un régiment de cavalerie, puis, le 6 décembre 1901, pour ce régiment d'artillerie divisionnaire et, bien sûr, hippomobile, qui ne profitera pas de ce casernement très moderne pour l'époque. La construction du quartier Claude-Decaen ne s'acheva, en effet, que le 12 décembre 1914. Le 43e R.A. était parti au front, et la caserne hébergea les soldats belges du roi Albert Ier.

    Pouss'IFS : le Decauville

    Photo exposée lors de l'exposition "De la campagne à la ville" en septembre 2013 par le groupe "Patrimoine".

    Arrivée dans la plaine, la voie de 60 passait par Cormelles-le-Royal et Ifs, puis elle montait vers Saint-Martin-de-Fontenay, Fontenay-le-Marmion, le hameau de Caillouet à Fresnay-le-Puceux. Elle descendait alors dans la vallée de la Laize par la tranchée de Quilly, avant de traverser Bretteville-sur-Laize. Si cette modification du tracé avait donné satisfaction aux Brettevillais, elle avait aussi l'inconvénient de limiter l'espace disponible pour les manoeuvres des trains.

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    Ci-dessus à droite, la tranchée de Quilly (coll. Harouy) extrait de Calvados pour les petits trains, A. de Dieuleveult, éditions Cénomane/la vie du rail 1997

    La ligne desservait ensuite Gouvix, Urville, avec un garage privé pour les mines de fer d'Urville et un embranchement particulier de 3 km vers celles de Barbery, puis Saint-Germain-le-Vasson, avec un nouveau garage pour d’autres puits de mines, également exploités par la Compagnie des Mines de Barbervy, Fontaine-le-Pin, avec les voies de garage des mines de Potigny et de desserte de celles de Soumont-Saint-Quentin - un embranchement d'un kilomètre ouvert en 1908 -, Potigny, Bons-Tassilly, Ussy, avec un raccordement a la briqueterie, Villers-Canivet, avec un autre raccordement pour les carrières, et Saint-Pierre-­Canivet.

    À l'entrée de Falaise, au débouché de la tranchée de la Cavée, la première station se situait sur la route de Caen, et la gare terminus au pied du château. Des ponts sur la venelle du Mont Myrrha et sur l'Ante permirent, deux ans plus tard, de la déplacer en face de la gare de l'embranchement à voie normale qui reliait la sous-préfecture (supprimée en 1926, comme celle de Pont-l'Évêque) à la ligne Caen-Le Mans par Mézidon et Alençon, en service depuis 1859.

    Quinze ans plus tôt, la municipalité de Falaise avait voté, pour obtenir cette desserte ferroviaire, une subvention de 500 000 francs. De l'époque : des francs ­or « Germinal », dont la teneur en métal précieux ne varia pas entre 1803 et 1914. Soit environ 9,4 millions de francs d'hier, selon le cours moyen du napoléon-or de 20 francs... Mais les constructeurs devaient choisir entre Falaise et Lisieux, et le poids politique de François Guizot, président du Conseil du roi Louis-Philippe et député de la capitale augeronne, favorisa celle-ci."

    Extrait de « Le Decauville du Calvados (1891-1944) » par J.P. Duval. Editions Charles Corlet 2002 ; pages 67-70

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    Pour résurmer, Caen-Falaise est à 34 km à vol d'oiseau mais à 46 km par le tramway. C'est une ligne qui présentait beaucoup de sinuosités et qui desservait aussi le plus grand nombre de clients mais aussi qui découragea très rapidement l'usager individuel en raison de la lenteur de son traffic... Elle vécut de 1902 à 1932.

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    Arrivée du tramway à Bretteville-sur-Laize (coll. Lalizel) extrait de Calvados pour les petits trains, A. de Dieuleveult, éditions Cénomane/la vie du rail 1997.

     

    Autre rubrique sur ce même sujet :http://il-etait-ifois.eklablog.com/pouss-ifs-2-le-tramway-caen-falaise-a148995530

     

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