• Le Pass'IFS : Le passé d'Ifs

     Accueil  Depuis les années 60, de nombreux sites archéologiques ont été mis à jour sur le territoire d'Ifs. En août 1966, nos « lointains ancêtres » Ifois ont pu être identifiés, grâce à la découverte par C. Varoqueaux d’un cimetière du Hallstatt final du 5ème siècle avant Jésus-Christ au lieu-dit « La Dronnière » à l'intérieur de la centrale électrique. 15 sépultures contenant 17 corps ont été trouvés. L'étude de ces squelettes ont montré que ces hommes appartenaient à un groupe d'origine danubienne. C’est l’un des très rares sites hallstatiens jusqu’ici connu entre Seine et Loire. On y a surtout trouvé des objets en bronze (bracelet à barillet, bague et fibule) mais aucune arme.

    Quelques années plus tard, une nécropole du Haut Moyen Âge est découverte à proximité du site de la Dronnière. En octobre 1982, en installant une canalisation à 400 mètres environ au sud-ouest de la Dronnière et à 800 mètres au nord-est d’un bâtiment gallo-romain, relevé par la photographie aérienne, plusieurs sépultures de l’époque franque ont été mises à jour. Elles datent de la première moitié du 5èmesiècle à la fin du 7ème siècle de notre ère. Entièrement fouillée, cette nécropole comportait 433 sépultures.

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         Longtemps Ifs s’est écrit Iz, Is et Ys. On signale qu’en 1047, on vit passer dans la plaine d’Izium les seigneurs normands révoltés vaincus à la bataille de Val-Es-Dunes par leur duc Guillaume le Bâtard. Ils fuyaient en désordre pour passer le gué d’Athis à Allemagne, actuel Fleury sur Orne. On rapporte que beaucoup se noyèrent dans l’Orne et que leurs corps étaient si nombreux qu’ils arrêtèrent le fonctionnement du Moulin de Bourbillon situé près de l’actuelle « île Enchantée ».
    A partir de 1070, la paroisse d’Ifs est mentionnée dans différentes chartes. Elle était alors une dépendance de celle d’Allemagne (Fleury-sur-Orne), et fut, en 1077, comprise implicitement dans la donation faite à la nouvelle abbaye Saint-Étienne de Caen par son fondateur le duc Guillaume (avec Bras, Hubert-Folie, et Bourguébus). Le hameau de Bras était souvent déjà associé à Ifs, et se trouve cité dans toutes les chartes passées et à venir. En 1082, Raoul de Bras est témoin signataire de la charte des barons normands pour l’abbaye Saint-Étienne.
    Vers 1204, les seigneuries d’Ifs et d’Allemagne sont citées ensemble comme étant le fief d’Amaury de Maillent, qui les cède à sa sœur en mariage.
    En 1320, Pierre d’Ifs, fils d'un Robert d’Ifs, est mentionné pour une rente à l’abbaye de Barbery qui avait eu précédemment à sa tête, en 1280, un abbé nommé Thomas d’Ys.

    Sous la Révolution, la commune d’Ifs absorbe la paroisse de Bras située à l'est de son territoire.

    Gros village de la Plaine de Caen, Ifs voit son habitat évoluer au 19e siècle. Lors du dénombrement de 1886, un quart des 606 habitants dépend encore de l'agriculture tandis que 60% exerce une activité dans l'agriculture. La population répartie entre le Bourg, le hameau de Bras et quelques exploitations disséminées dans la plaine stagne jusqu'au lendemain immédiat de la seconde guerre mondiale. Puis elle évolue moyennement jusqu'en 1970. Elle connaît ensuite une forte croissance dépassant les 10 000 habitants en l'an 2000, devenant la 7e ville du département et la 3ème de l'agglomération Caen-la-Mer.

    D’après le site Internet de la ville d’Ifs et "Le Patrimoine des Communes du Calvados" aux Editions Flohic 2001.

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    Détail du portail sud de l'église d'Ifs (Giloudifs) 

    La Dronnière : site de l'époque de Hallstatt

     "Ifs. La Centrale électrique de La Dronnière se trouve dans la plaine de Caen, à 6 km au sud de cette ville ; en cet endroit, le terrain présente une déclivité assez marquée, de l'Est vers l'Ouest. Lorsque la station fut construite, voici une vingtaine d'années, il a fallu, pour aplanir le sol, décaper sur une épaisseur décroissante la partie orientale de la zone où l'on voulait s'établir et, au contraire, remblayer progressivement la partie occidentale. En août 1966, des ouvriers qui creusaient une tranchée dans l'enclos de la Centrale mirent au jour des ossements humains et des objets de parure en bronze. La Direction des antiquités historiques put effectuer une fouille de sauvetage au cours de laquelle 15 tombes contenant 17 squelettes furent rencontrées. Il s'agit, dans tous les cas, d'inhumations. Le mobilier funéraire que les ouvriers avaient recueilli auprès du squelette découvert par eux pouvait, au premier coup d’œil, être daté de la fin de l'époque de Hallstatt ou du début de La Tène. Les fosses ont été creusées à travers l'humus et ont pénétré à des profondeurs diverses, de l'ordre de 20 à 30 cm, dans la couche supérieure de la roche calcaire en place, qui se débite en plaquettes ; elles sont grossièrement alignées en rangées. On peut donc, en dépit des remaniements importants qui ont affecté récemment les couches superficielles du sol, exclure l'hypothèse d'un tumulus que ces terrassements auraient arasé. Mais l'étendue et la configuration exactes de ce cimetière n'ont malheureusement pas pu être précisées, la fouille se trouvant limitée à un espace réduit. Toutes les tombes découvertes se trouvaient groupées sur une superficie d'environ 75 m2. Des tranchées d'exploration creusées par nous au nord et à l'est de cette petite zone n'ont rien donné. A l'ouest et au sud, le terrain est occupé par les installations de la Centrale ; lors de la pose de celles-ci, effectuée voici une vingtaine d'années, on n'a signalé aucune découverte archéologique. A moins que des trouvailles aient été faites alors et dissimulées (ce qui nous paraît peu probable), ce cimetière n'aurait jamais compté plus d'une quinzaine de tombes ; sans doute a-t-il été utilisé pendant un temps assez limité, par un très petit groupe social. Sur les 17 squelettes observés, sept sont ceux de jeunes enfants inhumés en position repliée ; les adultes, eux, sont aussi souvent allongés que pliés. Le mobilier funéraire ne comprend ni armes, ni outils, mais seulement des objets de parure : bracelets, torques, fibules. Certains de ces bijoux sont de types caractéristiques du Hallstatt final : un bracelet à barillet, plusieurs bracelets à nodules dessinant des pointes de diamants, d'un type déjà connu en Basse-Normandie, tandis que d'autres exemplaires, d'époque incontestablement hallstattienne, ont été trouvés dans l'Est ou le Centre-Est de la France, notamment à Vix. Peuvent aussi être considérés comme appartenant à l'art hallstattien les bracelets plus simples, de section annulaire ou semi-annulaire, unis ou ornés d'un décor de stries ou d'oves : on en a signalé à Vix et à Chavrais. Il en est de même des deux torques de fer trouvés à Ifs dans la sépulture 6, et du torque fait de deux fils de bronze et d'un fil de fer torsadés, provenant de la sépulture 5. En revanche, d'autres objets recueillis dans le cimetière d'Ifs s'apparentent plutôt à l'art de La Tène I. Tels, les torques annulaires en bronze, de section circulaire ou bien torsadés, trouvés dans les tombes 1 et 4. Des exemplaires tout à fait semblables ont été trouvés à diverses reprises dans le Calvados et l'Eure, sur des sites datant certainement du début de La Tène. Quant aux fibules recueillies dans les tombes 7 et 10, elles s'apparentent incontestablement au type hallstattien dit de la Certosa, par leur arc et le tampon qui termine leur pied redressé ; mais, par leur ressort à quatre spires symétriques, placé à la tête de l'arc et à l'extérieur de celui-ci, elles se rapprochent d'un type commun au début de La Tène. Elles sont, en particulier, analogues à certaines fibules de Vix que R. Joffroy date de l'époque de transition entre le Hallstatt et La Tène. En Normandie même, ce type de fibule n'est pas tout à fait inconnu ; on en a signalé deux exemplaires dans la région de Caen, à Mondeville et à Vieux. Il a été trouvé, dans cette fouille de sauvetage, très peu de céramique. Seuls méritent mention spéciale quelques fragments d'un vase caréné, trouvés près de la tombe 1, que l'on peut rapprocher de la céramique du Hallstatt final récemment découverte en Moselle, à Rustroff. Ainsi le mobilier relativement abondant qu'a fourni la nécropole d'Ifs permet de dater celle-ci de la période de transition entre le Hallstatt et La Tène. Au regard de ce problème de datation, il importe de signaler que l'on a trouvé dans la même tombe (n° 6) deux torques de fer, de type nettement hallstattien et un torque de bronze plein, de section circulaire, qui semble plus caractéristique de La Tène I. La rareté des trouvailles hallstattiennes faites jusqu'ici dans l'Ouest de la France confère à cette découverte une importance assez particulière. Compte tenu du fait, généralement reconnu, que la civilisation de La Tène est apparue dans l'Ouest avec un retard notable, il semble qu'on puisse dater des années 450-400 le cimetière de la Dronnière. Tous les ossements que l'on a recueillis dans un état de conservation assez satisfaisant ont été soumis à l'examen du Laboratoire d'anthropologie de l'École nationale de  médecine et de pharmacie de Caen. Les conclusions de cette étude, menée à bien par le Dr Dastugue, directeur du Laboratoire et son assistante Mme S. Torre, ont une portée particulièrement intéressante. Les examens effectués, ces dernières années, par le Laboratoire d'anthropologie sur des vestiges osseux recueillis en Normandie, à l'ouest de la Seine, donnaient à penser que la même race avait, en gros, occupé cette région depuis les temps néolithiques jusqu'à l'époque des invasions barbares, qui ont marqué le début du Moyen Age, et même après ces invasions. Aucun document n'avait pu cependant être versé jusqu'ici au dossier pour les temps protohistoriques. Or, les ossements fournis par le cimetière d'Ifs présentent tous les caractères déjà relevés sur des squelettes néolithiques, ou d'époque gallo-romaine ou mérovingienne provenant de la région normande : taille médiocre (1,65 m en moyenne pour les hommes), gracilité relative du squelette postcrânien, dolichocéphalie modérée, pour s'en tenir à l'essentiel. Ainsi se confirme de plus en plus solidement l'hypothèse ébauchée voici plusieurs années déjà par le Dr Dastugue, d'une remarquable continuité du peuplement dans cette région depuis l'époque néolithique jusqu'au Moyen Age. Il semblerait, en particulier, que les hommes de l'Age du fer ne fussent pas, en Basse-Normandie, des immigrants, installés pacifiquement ou par la violence, mais bien les hommes de l'âge précédent qui auraient appris les techniques de la sidérurgie d'une source que l'on ne peut encore identifier."

     Document : de Boüard Michel. Haute et Basse Normandie dans Gallia. Tome 26 fascicule 2, 1968. pp. 347-372.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia 0016-4119 1968 num.26 2 2506.

    Pour plus d'informations : " Les sépultures d'Ifs. Étude anthropologique "

    S. Torre , J. Dastugue ; Annales de Normandie ; Année 1966 ; Volume 16 , Numéro   16-4 ; pp. 323-332

    Consulter sur  http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/annor_0003-4134_1966_num_16_4_6776

    A télécharger sur Télécharger « mod_article1769998_505c97293866f.pdf »

    Et sur ce blog :  http://il-etait-ifois.eklablog.com/ages-primit-ifs-1-inventaire-a1812485

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