• D'IFS à la Grâce-de-Dieu

     D'IFS à la Grâce-de-DieuAprès avoir jeté un coup œil de l'autre côté de la route de Falaise à la Guérinière à Caen, je propose de s'intéresser cette fois au nord de la commune d'Ifs en allant visiter le quartier limitrophe de la Grâce-de-Dieu à Caen. Celui-ci tire son nom d'une ancienne rue de Fleury-sur-Orne.

         La Grâce-de-Dieu est délimitée au nord, par le boulevard maréchal Lyautey, à l'ouest, par l'avenue d'Harcourt, au sud, par les limites avec les communes d'Ifs et de Fleury-sur-Orne et à l'est, par la route de Falaise. Les terrains de la plaine de jeux de Caen-Sud entre Ifs et Caen appartiennent à la ville de Caen mais sont en réalité sur le territoire de la ville d'Ifs.

          La Grâce-de-Dieu comprend un quartier résidentiel composé des petits pavillons et un ensemble de HLM où il n'y avait que des champs avant guerre et... un camp de prisonniers allemands juste après le second conflit mondial...

          Dans les années 1930, une petite cité pavillonnaire de l'office public d'habitations à bon marché du Calvados se développe au sud de la route d'Harcourt, l'actuel boulevard Lyautey. Une cité-jardin est édifiée le long de cette route. Des bains publics sont bientôt construits à l'angle des rues Armand Marie et Louis Lechatellier. Ce n'est alors qu'une extension du quartier de Vaucelles. Au sud, le territoire reste entièrement agricole.

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          Après la guerre, le long de l'avenue d'Harcourt, au niveau de l'ancienne gendarmerie en suivant la route d’Harcourt vers le Sud est implanté un camp de prisonniers allemands de 1944 à 1945 où environ 10 000 prisonniers vont passer. Sur une partie de ce camp, plus tard, sera créé, entre autres, un terrain de football utilisé ensuite par le club du quartier, la Butte.

         Un site très intéressant rappelle l'histoire de ce camp de prisonniers allemands : http://sgmcaen.free.fr/camp-de-KG-fleury.htm

    « Le camp était situé à gauche de la route vers Fleury, à environ 300/500 m. Autour du camp il n’y avait que des champs, pas de maison. La surface du camp était plate. Le camp était formé autour d’un terre-plein central, de plusieurs petits camps, chacun avec une porte gardée, une cuisine, etc…Il n’était pas possible d’aller d’un camp à l’autre. Le sol était ferme et il fallait une pioche pour préparer l’emplacement de la tente. Pour se rendre travailler à Caen, ils mettaient 30 à 45 minutes. » Les prisonniers sont utilisés pour dégager et déminer les zones urbaines ruinées et les plages.

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         En mai/juin 1945 le camp a été transféré aux autorités françaises avec 5 000 prisonniers. Ce camp N° 34 en novembre 1945 à un effectif de 6 400 prisonniers, certains gardiens étaient des tirailleurs marocains. »

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    L'emprise du camp de prisonniers allemands extrait du site mentionné ci-avant : http://sgmcaen.free.fr/camp-de-KG-fleury.htm

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    Extrait d'une vue aérienne de 1947 où on découvre également le nord de la commune d'Ifs. http://sgmcaen.free.fr/camp-de-KG-fleury.htm

          À partir de 1953, des baraquements sont construits sous l'égide de la municipalité le long de l'avenue d'Harcourt et de la rue Armand-Marie afin de reloger les Caennais.

    D'IFS à la Grâce-de-DieuEn 1957, le maire de Caen, Yves Guillou, décide de lancer un programme de construction de 1100 logements. À l'origine, tous ces logements devaient être localisés sur le futur quartier du sud-ouest de la ville mais il est finalement scindé en deux : 758 pour la Grâce de Dieu et 300 pour le futur quartier du Calvaire-Saint-Pierre afin d'alléger la densité d'occupation. Le secteur non urbanisé de la commune de Fleury-sur-Orne connu sous le nom de la Grâce de Dieu est alors rattaché à la commune de Caen par arrêté du 20 juillet 1962.

    D'IFS à la Grâce-de-Dieu

            Les travaux du nouveau quartier prennent du retard et c'est seulement au printemps 1961 que les premiers travaux démarrent.

          Les HLM sont construits presque entièrement sur place grâce au procédé de préfabrication Estiot : une petite usine fabriquant les parois, les planchers, les escaliers et les façades est installée en plein cœur du futur quartier. La première façade est montée symboliquement le 17 octobre 1961. Durant les travaux, trois ouvriers mourront sur le chantier, ce qui fait dire à la presse locale que « le chantier est maudit ». Les quatre premiers immeubles sont terminés et sont livrés en 1962. La même année, les travaux du lycée technique de jeunes filles, aujourd'hui lycée Augustin-Fresnel, sont terminés.

         Avec la fin de la guerre d'Algérie, un grand nombre de rapatriés sont installés dans le quartier, les pieds-noirs deviennent, à partir de 1963, une composante importante de la population du quartier. La même année, dix nouveaux immeubles sont achevés. L'ensemble du nouveau quartier est terminé en 1964.

          Il commence alors à s'équiper : la place centrale du quartier accueille une dizaine de commerces et une église est construite sous le nom de Notre-Dame de la Grâce-de-Dieu. Inaugurée en 1964, elle fait partie de ces églises contemporaines en rupture totale avec les schémas traditionnels de l’architecture religieuse : sa grande nef circulaire, agrémentée de vitraux multicolores, prend appui sur une base carrée. En plaisantant, les habitants aiment à comparer cette église de Normandie à « une boîte de camembert posée sur une boîte de pont-l’évêque ».

    D'IFS à la Grâce-de-Dieu

            Les équipements du quartier comprennent le lycée Augustin-Fresnel, le lycée Jean Rostand, une crèche municipale, la piscine de la Grâce de Dieu avec un gymnase au-dessus, une bibliothèque, le complexe sportif Louis Robillard et un centre socio-culturel.

          À partir de 1980, la cité d'urgence Armand-Marie est détruite. Le quartier est rénové à partir de 2005 dans le cadre d'un plan de renouvellement urbain (PRU). Depuis 2009, le quartier accueille une zone franche urbaine (ZFU) sur d'anciens terrains appartenant au lycée Augustin-Fresnel appelée « zone d'activité Fresnel » qui accueille l'entreprise Webhelp. En 2011, 305 logements ont été détruits pour faire place en 2012 à 220 logements sociaux et 210 logements privés. Le quartier est alors relié par un boulevard aux villes voisines d'Ifs et de Fleury-sur-Orne. (informations Wikipédia)

    « IFS-Plaine, vu d'en hautJuillet 1944, dans la plaine, au-delà d'IFS »

  • Commentaires

    1
    Jean-Patrick Paysant
    Jeudi 1er Février à 22:00

    Bonjour,

    j'ai vécu à la Grâce de Dieu dans les années 60 et 70 et j'allais à l'école maternelle et primaire Louis Lechatelier.

    Auriez-vous des photos et des informations sur les maisonnettes entre la rue Paul Langevin et la rue Armand Marie ?

    Bien cordialement.

    Jean-Patrick Paysant

     

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