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Affect'IFS
Témoignage d'une civile : Mme Simone Buon,
réfugiée à Ifs en juillet 1944 :
"Ce jour-là, mon mari avait trouvé une combine pour nous ramener du pain. C'est en rentrant qu'il a été tué, le 6 juillet 1944, au cours d'un bombardement. J'ai eu le droit exceptionnel d'aller reconnaître son corps. C'était horrible. Mon mari n'avait pas de cercueil. On nous a donné un endroit pour en trouver un et on a dû transporter son corps sur un petit camion à bras. Il y avait aussi celui d'un bébé. Mon mari était dans une housse de toile huilée ; le petit, c'est un détail qui m'a marquée, avait sa petite main qui sortait de la toile et qui bougeait quand on faisait avancer la carriole. Dès le lendemain, on est parti se réfugier dans les carrières de Fleury-sur-Orne. Il y avait 12.000 personnes, je crois. C'est bizarre la mémoire : la mienne est excellente, mais je ne me rappelle pas notre vie dans les carrières. Si, je me souviens de notre arrivée et du moment où les Allemands nous ont sommés de partir. Mais je ne me souviens pas comment on vivait, comment on mangeait. Et puis le 12 ou le 13 juillet, les Allemands nous ont dit qu'il y allait avoir une grande offensive et qu'il fallait quitter les carrières. Le lendemain, on est partis, ma mère, mon père, ma soeur, sa fille et la mienne. On s'est réfugiés à Ifs, dans une maison abandonnée. Il y avait un grand sous-sol avec des traverses de chemin de fer en bois. Sur une de ces traverses, un crucifix était accroché, et, même si on n'est pas trop pratiquant, je peux vous dire qu'on prie le Bon Dieu dans ces moments-là. Le lendemain, c'était terrible, on ne voyait plus le ciel, il était rempli d'avions. Les bombardements ont duré plus de cinq heures. Ma soeur et moi, on avait mis nos filles sous des oreillers et on s'était mises sur elles. Ça s'est enfin terminé, il y avait un silence de mort. Ma mère a ouvert la porte et elle a vu un soldat canadien, puis un autre, et encore un autre. C'était la joie. On les a accueillis, lavés et passés à l'eau de Cologne, une bouteille rescapée du salon de coiffure abandonné d'à côté. Et là, c'était le début d'une autre vie."
Extrait d'un article publié sur Internet : site lesoir.be
Témoignages de soldats canadiens sur :
http://www.junobeach.org/f/2/can-eve-rod-nor-cam-f.htm
http://www.junobeach.org/f/2/can-eve-rod-nor-gar-f.htm
http://stephane.delogu.pagesperso-orange.fr/freve.html
http://www.army.forces.gc.ca/fusiliers_mtroyal/doc/fmr.pdf
Soldat creusant une tranchée à Ifs, le 25 Juillet 1944.
Derrière lui sur le panneau est écrit:
"Old soldiers never die-they dig! and fade away into a slit trench."
La traduction du début de la phrase est:
" Les vieux soldats ne meurts jamais-ils creusent! ...."Photo trouvée sur :
http://ww2.2-guerre-mondial.over-blog.com/article-11340155.html
Tags : vie, juillet, autre, carrieres, ifs
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