• AccueilLa cérémonie de la fédération générale des gardes nationales et troupes de lignes du département du Calvados eut lieu dans la plaine d'Ifs le 1er juillet 1790 (voir : Fest'IFS 1 et 2). L'évêque constitutionnel du Calvados Fauchet y vint, célébra la messe sur l'autel de la patrie, et...

    « Le sermon qu'il prononça à cette occasion dans la plaine d'Ifs peut donner une idée de son talent oratoire, de cette parole ardente capable d'émouvoir le peuple en mettant en mouvement toutes les passions vives de l'âme, de cette éloquence révolutionnaire séduisant les masses a qui la modération devenait odieuse. On me pardonnera d'en donner ici au moins l'exorde d'autant mieux qu'il appartient plus à la politique qu'au dogme auquel je me suis interdit de toucher. Il avait choisi son texte dans ces paroles de saint Luc :

    « Ignem veni mittere in terrant et quid volo nisi ut accendatur.»

    « Je suis venu apporter le feu sur la terre, et je n'ai d'autre désir que de le voir embraser tous les cœurs",

    Citoyens, gardes nationales, soldats patriotes, amis et frères. Il est incendiaire aussi l'Evangile ! Le libérateur du genre humain voulait étendre à toute la terre le feu sacré de la fraternité universelle, il avait en horreur les despotes, il fut leur victime. Il aimait les peuples, il est leur sauveur. Il l'est, Citoyens, dans le sens le plus étendu, dans un ordre de destinées qui embrassera le temps et l'éternité. Il faut une religion qui sanctionne, au nom du Ciel, toutes les saintes institutions de la patrie ; cette religion est celle de l'égalité, de l'amour fraternel, de la liberté divine, c'est l'Evangile. Ses premiers disciples l'ont bien connue ; ils étaient tous frères, amis, égaux et libres. Leur république devait servir de modèle, dans la maturité des temps, à la république de l'univers.

    Le voilà ce beau jour de la libération des hommes ; nous le célébrons pour la seconde fois, et déjà le monde entier s'ébranle pour marcher à la liberté. La France est sauvée, vingt millions de frères lui jurent en ce moment qu'elle est libre. C'en est donc fait ! La liberté de la France est le salut du genre humain.

    Elle est tombée aujourd'hui cette forteresse qui était l'épouvantail des nations. Mes yeux ont vu renverser les créneaux du despotisme ; ma voix forte de toute la puissance d'un grand peuple qui m'avait choisi pour être son organe a commandé la ruine de la Bastille au nom de la loi, de la loi véritable, de la volonté générale. La souveraineté nationale est née en ce jour ; une fois née elle est immortelle, à son premier moment elle a été invincible....

    Cette fuite du Roi qui a jeté dans quelques esprits encore neufs pour la liberté de vaines alarmes ne nous a pas émus. Le département du Calvados est non-seulement resté paisible, mais il a vu que cet événement avançait les infaillibles destinées des peuples. Il a souri : c'était le sourire d'un géant attaqué par des papillons irrités, encore couronnés d'aigrettes, mais à qui l'on a coupé les ailes. Il n'y a plus d'armées pour les despotes ; il n'y en a que pour les nations. Qu'ils essaient, les insensés, de conduire des soldats sur la terre sacrée de la France ; ils y deviendront des hommes ou ils cesseront d'être ; et cependant derrière eux naîtront les souverainetés populaires, et les insectes qui bourdonnaient sur les trônes en y dévorant les peuples se trouveront entre le double feu de la liberté française qui est déjà un incendie inextinguible, et de la liberté des autres nations qui s'allumera pour ne s'éteindre jamais… »

    Mémoires de la Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux Par H. Pezet – tome VII, 1859.

    http://books.google.fr/books?id=jlUtAAAAYAAJ&pg=PA192&dq=plaine+d%27Ifs&hl=fr&ei=j3kXTeKPE4zqOces4ecI&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDQQ6AEwAjgK#v=onepage&q=plaine%20d%27Ifs&f=false


    votre commentaire
  • AccueilLa Plaine d’Ifs, Ifs-Plaine, nommée sous la Révolution, « plaine des Six Districts », est décrite ainsi à cette époque (1790) : « La plaine d'Ifs unique par son local et dont le terrain sec, et uni comme une glace, nullement bordé d’arbres qui en déroberaient le coup d’œil forme un gazon continuel, n’étant point cultivé a cause de son aridité, elle est située à un gros quart de lieue de Caen. (…) Cette vaste plaine est bordée par à l'est par la grande route de Falaise à Caen, une pente douce conduit insensiblement de tous les cotés de prés de trois quarts de lieue chaque, à un point dont nul obstacle ne borne la vue. »

    La commune proche de Cormelles-le-Royal est ainsi décrite : « Le sol de Cormelles est calcaire, sec et pauvre. Quelques parties ont été longtemps incultes. Plusieurs champs y produisent moins de grains que de coquelicots et de bleuets. » (Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie, volume 12)

    On relève cette information dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, années 1826-1827 :

    « On rencontre souvent de grands espaces où le calcaire à Polypiers (Squelette calcaire sécrété par les polypes qui participent à la constitution des récifs coralliens) est à découvert ; alors la terre végétale n'est composée que de détritus de plantes, mêlés avec du sable et du cailloutis provenant de la couche calcaire. Ce sol est léger, peu profond, et donne de très-médiocres récoltes, excepté dans les années pluvieuses. Quelques endroits offrent une belle végétation, mais cette fertilité est due à des alluvions qui ont comblé certains bas-fonds, ou à des lambeaux de terrain de transport qui n'ont point été entraînés par les pluies. Ses principales productions sont le seigle , l'orge et le sainfoin. Ce dernier y donne un fourrage de la meilleure qualité. Les pommiers et les autres arbres sont rares sur ce terrain, et parmi le petit nombre qu'on y rencontre c'est le frêne qui est le plus commun. Une grande partie des terres labourables de dernière classe des cantons de Douvres , de Creully, de Bourguébus et de Bretteville-sur-Laise sont de cette nature. On en trouve encore de pareils dans les plaines d'Ifs et de Cormelles. »

    http://books.google.fr/books?id=G0hIAAAAMAAJ&pg=PA71&dq=Plaine+d%27Ifs&as_brr=3&client=firefox-a&cd=1#v=onepage&q=Plaine%20d%27Ifs&f=false

    On trouve également dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie (volume 3 et 4 - 1857-1858) cette information :

    « M. Luard présente un très-beau spécimen d'une Astrée fossile (coralliaire, polypier pierreux) trouvée dans la plaine d'Ifs, près Caen. Suivant toute probabilité, ce polypier provient du banc si remarquable qui renferme un grand nombre d'Astrées et autres polypiers, et qui semble former, sur le calcaire de Caen (fuller's-earth), une sorte de rivage où le dépôt de la grande oolithe aurait commencé à s'effectuer. On voit des traces de ce rivage sur la route de Caen à Villers, au-delà de la Maladrerie ; sur la route de Baveux à Ardennes ; sur la route de Creully ; au lieu dit les Vaux-de-la-Folie ; au Moulin-au-Roi, sur la route de la Délivrande ; à Calix ; au bois de Blainville ; à Colombelles, à Clopée, à Mondeville, sur la route de Troarn ; à Ifs ; enfin, il forme une sorte de ceinture entourant la ville de Caen, à une distance de 1 ou 2 kilomètres, surmontant partout le calcaire de Caen, qui cependant est à découvert dans beaucoup d'endroits, notamment dans presque toutes les carrières voisines de la ville : carrières de Vaucelles, d'Allemagne, de la Maladrerie, de St-Julien, etc. En un mot, dans tous les environs de notre ville, le calcaire de Caen est parfaitement indépendant de la grande oolithe, et par les caractères d'usure de la roche et par les caractères paléontojogiques ; jamais les espèces propres à la grande oolithe, telles que : Ter. coarctata , Ter. cardium, ne s'y rencontrent. Le calcaire de Caen représente, en effet, les schistes de Stonesfield et le fuller's-earth. »

    http://books.google.fr/books?pg=PA113&lr&client=firefox-a&cd=17&id=h4sVAAAAYAAJ&as_brr=3&output=text

    La Société Linnéenne, toujours férue d’histoire naturelle, s’intéressait aussi à la flore. C’est ainsi qu’elle signale la présence de A. Ctnanchica L. une plante poussant sur les pelouses arides et les lieux pierreux présente dans la Plaine d'Ifs, Cormelles, coteaux de Clopée, Colomby, bruyères de Troarn, (arrondissement de Caen). Ctnanchica est une aspérule très commune dans les pelouses sèches, sur sols calcaires. Son nom vient du grec Kynanchê qui signifie littéralement Etrangle-chien. Ce nom serait lié au possible traitement de l’angine par cette plante.

    AccueilAsperula Ctnanchica http://sophy.u-3mrs.fr/photohtm/TI10229.HTM

    « M. de L'Hôpital signale plusieurs plantes intéressantes qu'il a rencontrées dans le Calvados : Fumaria micrantha (Lagas.). Cette jolie espèce, reconnaissable à ses fleurs courtes, trapues, en grappes serrées, d'un beau rose foncé, et surtout à ses sépales orbiculaires, plus larges que la corolle et d'un rose très-clair, n'avait pas encore été indiquée dans le Calvados. Elle a été trouvée pour la première fois entre la Maladrerie et Bretteville-la-Pavée, par MM. de L'Hôpital et A. Terrier, au mois de mai 1855. Dans une herborisation qu'ils firent, au mois de juin suivant, en compagnie de leurs collègues MM. Hardouin et Renou, cette fumaria fut retrouvée en abondance sur tous les points de la plaine d'Ifs, et plus tard à Vimont, Buron , Rosel, Rots. »

    Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, Premier volume, années 1855-1856. Caen, Hardel 1856.         http://books.google.fr/books?id=eosVAAAAYAAJ&pg=PA33&dq=plaine+d%27Ifs&hl=fr&ei=j3kXTeKPE4zqOces4ecI&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CC8Q6AEwATgK#v=onepage&q=plaine%20d%27Ifs&f=false

    AccueilFumaria http://www.lookfordiagnosis.com/mesh_info.php?term=fumaria&lang=4

    Fumaria micrantha est présente dans les lieux cultivés ou incultes du Midi, de Corse et de l'Ouest. Les divisions des feuilles sont creusées en gouttière. Les petites fleurs sont roses, pourpre foncé à la pointe. Les sépales sont plus larges que la corolle dont ils atteignent la moitié de la longueur, éperon non compris. En infusion, elle a des propriétés dépuratives, laxatives et diurétiques. Le piéton qui parcourt aujourd’hui les rues du quartier entièrement urbanisé de la Plaine d’Ifs retrouvera-t-il la Ctnanchica ou la Fumaria micrantha qui poussaient autrefois sur la plaine "aride" d’Ifs ? Appel à témoin est lancé…


    votre commentaire
  • Accueil

    Un précis d’architecture sur les…

    Clochers du XIIIe siècle : « L’emplacement des clochers gothiques n’est plus le même à l’époque gothique que pendant la période romane. Les clochers latéraux deviennent extrêmement rares, comme à Baron, mais plusieurs commencés au XIIème siècle, furent surmontés d’un étage gothique, comme à Biéville, à Goustranville, à Ifs, à Soumont-Saint-Quentin. Les tours centrales et les tours lanternes se multiplient. (…) Les clochers gothiques du Calvados se distinguent aussi des clochers romans par l’allongement extraordinaire de leurs baies géminées dont l’archivolte en tiers-point très moulurée retombe sur de fines colonnettes, comme dans la tour nord de la cathédrale de Lisieux. (…) Les baies de la tour de Bazenville, étrésillonnées par des arc tréflés, des clochers de Ducy-Sainte-Marguerite, d’Ifs, de Louvières, de Villiers-le-Sec, ne sont pas refendues, mais généralement la colonnettes centrale porte deux moitiés d’arcs en lancette qui viennent buter contre l’archivolte principale, suivant l’usage de l’école gothique normande. (…) On voit très souvent de longues arcatures en tiers-points à droite et à gauche de chaque baie, comme à Baron, à Biéville, à Fierville-la-Campagne, à Ifs, à Lisieux, à Louvières, à Ouistreham, à Tilly-sur-Seulle, à Vierville (…) La flèche octogone du clocher sud de Saint-Pierre-sur-Dives fut aussi l’un des premiers exemple (de ce type) dans le Calvados : ses arêtes sont accusées par huit boudins et ses panneaux d’écailles alternent avec des assises débordant les unes sur les autres. (…) Ailleurs, notamment à Bazenville, à Ifs, à Vierville, les lits se décrochent comme des tuiles et non plus en véritables gradins, comme sur les clochers de Thaon et de Ver. (…) Les clochetons de la flèche du côté sud de Saint-Pierre-sur-Dives sont uniques en leur genre, car leurs six pans inclinés partent de la plate-forme de la flèche, tandis que les autres architectes avaient reconnu avec raison la nécessité d’élever les clochers hexagones sur un support du même plan. A Ifs, ce socle, décorés d’arcatures, est plein, mais les constructeurs prirent le parti d’ajourer les clochetons par des petites baies en tiers-points flanquées de colonnettes comme à Tours et à Bernières. (…) Les lucarnes percées dans les flèches carrées ou octogonales présentent également plusieurs types différents. (…) D’autres lucarnes, comme celles de la flèche nord de Saint-Etienne de Caen, des clochers de Basse-Allemagne, d’Ifs, de Secqueville-en-Bessin et de Vierville, sont formées de deux ou trois colonnettes en délit qui soutiennent une petite flèche à quatre pans, dont la base est ajourée par des baies très étroites. »

    Accueil

    Extraits des textes et photo tirés de Congrès archéologique de France : session tenue à Caen en 1908, procès-verbaux et mémoires. Edition 1909 (75, T2).

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35679q.image.pagination.langFR.r=Ifs


    votre commentaire
  • AccueilLe 1er juillet 1790, une fête pour la fédération des milices citoyennes et des troupes de ligne fut organisée par la ville de Caen dans la plaine d'Ifs ou "plaine des Six Districts". Elle se déroula là où semble-t-il est construit aujourd'hui le quartier de la Plaine d'Ifs.

    « La cérémonie de l'anniversaire de la fédération générale des gardes nationales et troupes de lignes du département du Calvados eut lieu dans la plaine d'Ifs, qui portait alors le nom de Plaine des Six Districts. Fauchet (évêque constitutionnel du Calvados) y célébra la messe sur l'autel de la patrie, et prononça un discours qui fut imprimé alors. Il avait pris pour texte de ce discours : Ignem veni mittere in terram , « Je suis venu apporter le feu sur la terre. » Ces paroles étaient d'une merveilleuse application à lui-même, car il paraît qu'il porta partout le feu de son zèle révolutionnaire. »

    Notes sur Claude Fauchet, évêque constitutionnel et député du Calvados à l’assemblée législative et à la convention nationale par Guillaume Stanislas Trébutien, imprimerie Hardel, Caen 1842. http://books.google.fr/books?pg=PA13&ei=enYXTa6AF8iEOqDvxaAJ&ct=result&id=DitBAAAAYAAJ&output=text

    Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie 1900-1901 (T 22)

    "Le 1er juillet 1790, suivant à son tour le grand mouvement d'enthousiasme qui, parti de la Franche-Comté dès le mois de septembre 1789, avait gagné de proche en proche toutes les provinces du royaume, la municipalité de Caen organisa, au nom des six districts du Calvados, dans la plaine d'Ifs, une superbe fête pour la fédération des milices citoyennes et des troupes de ligne. Elle en fit imprimer le procès-verbal et l'envoya, avec deux adresses des plus chaleureuses, au roi et à l'Assemblée Nationale. Or, dès le 9 juin, sur la demande de la commune de Paris, l'Assemblée Constituante avait décrété qu'une fédération générale de toutes les gardes nationales et de tous les corps militaires de terre et de mer, aurait lieu dans la capitale le 14 juillet, « jour anniversaire de celui où le peuple français avait conquis la liberté, au moyen de députations spécialement désignées pour les représenter au Champ-de-Mars.
    Parmi les députés de la garde nationale de Caen se trouvait l'un de ses chefs, ancien officier du roi, nommé Bonnet de Meautry, qui devait être successivement maire de notre ville, membre de l'Assemblée Législative et de la Convention, où il se montra d'autant plus ardent Montagnard qu'il était noble et avait un fils émigré. Il résulte d'un récépissé, signé Meautry et daté du 20 juillet 1790, qu'il s'était chargé de rapporter de Paris au comte de Vendeuvre, alors maire de Caen, un plan gravé de la Bastille, que Palloy offrait, par son intermédiaire, au département du Calvados."

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k200022t/f320.texte.pagination.r=Ifs.langFR


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique