•  Article et photo extraits du site Ouest-France en date du 20 juillet 2012 :

     http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-A-quelques-jours-de-la-Liberation-Raymonde-fuyait-la-commune-_14341-avd-20120720-63276602_actuLocale.Htm

    Fugit'IFS : témoignage de guerre

     "A quelques jours de la Libération, Raymonde fuyait la commune" - Ifs

    Témoignage :

    « Cette histoire-là, elle ne la raconte à personne », insiste Pierre-Yves Ozouf, époux de Raymonde. En 1944, Raymonde a 13 ans. Elle vit dans une maison mitoyenne à l'enclos de l'Eglise (située aujourd'hui face à la boulangerie), avec ses deux soeurs et « une mère veuve depuis 1938, qui est très volontaire. Elle est réquisitionnée pour préparer les repas aux Allemands », qui mangeaient dans l'école des filles (bâtiments en face de l'église).

    Pour cette gamine ifoise d'alors, l'ennemi fait « partie du pays. Il y avait cinq ou six Allemands sur la route de Fontenay, certainement un relais de surveillance ». Jusqu'au D-Day, elle passe les après-midi à l'école. Des premiers bombardements de juin, elle parle peu : « On n'a rien vu pendant la guerre, moi j'étais gamine ! » Mais la mémoire de son enfance a bien imprimé des souvenirs impérissables. « Je me rappelle d'un Allemand qui a été tué. Il était à côté de l'église lorsqu'elle a été bombardée. Je le vois encore mort sur le brancard, le prêtre le bénissant. Un de ses amis a pris le géranium qui était devant la maison de notre grand-mère, pour le déposer sur sa tombe. » 

    Une tranchée dans le jardin

    Le Débarquement, la mère de Raymonde et son entourage l'espéraient. La violence des impacts d'obus le 6 juin 1944 a suffi à faire comprendre que « quelque chose se passait enfin ». La famille trouve refuge dans une tranchée construite de concert avec les voisins au fond du jardin. Cette vie de survie où l'hygiène n'a pas sa place, Raymonde s'en souvient non sans humour : « Ce n'était pas triste. Le grand-père tenait absolument à préparer le repas dans sa maison, rue du Bout-Guesdon, et il nous apportait la gamelle. Un jour, il avait cuisiné un ragoût, mais il avait oublié d'y mettre la viande, le pauvre ! » 

    Le 11 juillet, les bombardements « tombent partout, mais il n'y avait rien sur Ifs ». Ce jour-là, l'ensemble de la famille, quelques voisins, ainsi que « le curé et sa bonne Maria » ficellent les paquets et partent, à l'aide de charrettes et de vélos, sur la route « sans savoir quel village rejoindre ». Commence alors une vie d'errance. « On a d'abord rejoint la Mayenne, on couchait dans les fermes, souvent dans la paille. Sur la route, on retrouvait des personnes de Mondeville, de Cormelles et de Ifs. » 

    Cet exode les amènera jusqu'à Couzeix (Haute-Vienne) en août 1944. Un couple très aisé les accueille : « La dame ignorait qu'elle devait héberger des réfugiés. Elle était habillée comme dans le film Autant en emporte le vent ». Le retour à Ifs s'effectuera en décembre : « Il fallait désormais tout reconstruire ! » 


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  •  Anecdot'IFS, le Bonhomme Normand de 1866 à 1875Les faits divers, glanés dans le journal Le Bonhomme normand qui paraissait avant-guerre, rapportent de petits larçins ou des accidents révélateurs de l’époque...

    Les archives des journaux le Bonhomme normand sont consultables sur le site  http://www.normannia.info/

    « Le 19 novembre 1865, Emile Alliot et Alfred Crevel lancent le premier numéro à 500 exemplaires du Bonhomme normand - Journal spécial de tous les événements, bruits et nouvelles du Calvados. L'hebdomadaire s'inspire du Petit journal créé par Moïse Millaud à Paris en 1863, bon marché, et destiné avant tout aux couches populaires. Le Bonhomme normand, vendu 10 centimes au numéro connaît un succès grandissant. Pour la première fois, un journal pénètre largement dans les campagnes. D'abord diffusé dans le Calvados, les ventes s'étendent dans les départements limitrophes, surtout dans l'Orne où une édition particulière sera mise en place en 1869. Il est appelé à devenir le journal le plus répandu de toute la région, grâce à des tirages sans commune mesure avec ses concurrents, position qu'il conservera jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Paraît de novembre 1865 à mai 1944 ;
    Hebdomadaire ;  Éditeur/imprimeur : Librairie Emile Alliot à Caen ; Diffusion : Calvados, Orne, Manche » 

    Dans le Bonhomme normand du 20 janvier 1866, page 2, concernant les comptes rendus du tribunal correctionnel de Caen en date du 13 janvier 1866 :

    « Leblanc (Emmanuel), et son fils Jules Leblanc, prévenus d'avoir été saisis raccommodant un filet dans un champ situé en la commune d'Ifs, sont condamnés l'un et l'autre à 6 jours de prison, 50 fr. d'amende et en outre à la confiscation du filet. »

    Dans le Bonhomme normand du 3 mars 1866, page 4, concernant les comptes rendus du tribunal correctionnel de Caen en date du 24 février 1866 :

    « Cairon (Victor) et Henry (Alphonse) prévenus d'avoir à Ifs, chassé à l'aide de filets à prendre les petits oiseaux sont condamnés chacun en 50 francs d'amende et à la confiscation des filets. » 

    Dans le Bonhomme normand du 1er décembre 1866, page 4, concernant les comptes rendus du tribunal correctionnel de Caen en date du 24 novembre 1866 :

     « Lemarinier, cultivateur à Ifs, et Élise Lemoine sa femme, sont condamnés chacun en 25 fr. d'amende pour outrage envers un agent de la force publique. »

    Dans le Bonhomme normand du 31 août 1867, page 3, concernant le compte rendu de police correctionnelle de Caen en date du 24 août 1867 :

    « Grandrie, aubergiste, demeurant à Ifs, est poursuivi pour avoir volontairement porté des coups et fait des blessures au sieur Lemarinier, cultivateur à Ifs, hameau de Bras ; il a été condamné en 25 francs d'amende. »

    Dans le Bonhomme normand du 7 septembre 1867, page 3, concernant le compte rendu de police correctionnelle de Caen en date du 29 août 1867 :

    « Jacques-Victor Esther, âgé de 49 ans, journalier, demeurant à Ifs, a été trouvé le 4 août dernier, à Ifs, chassant en temps prohibé. Le tribunal l'a condamné à 6 jours de prison et 50 fr. d'amende. »  

    Dans le Bonhomme normand du 27 juin 1868, page 3, concernant le compte rendu de l'audience de police correctionnelle de Caen en date du 18 juin 1868 :

    « Hippolyte Lemarinier, cultivateur demeurant à Ifs, accusé d'avoir à Ifs, le 8 septembre 1866, soustrait frauduleusement une faulx au préjudice du sieur Frilay à été condamné à 1 mois de prison et 16 fr. d'amende. »  

    Dans le Bonhomme normand du 1er août 1868, page 2 : 

    « Le 24 de ce mois, vers midi, le nommé François Bainée, journalier, âgé de 45 ans, demeurant à Ifs, avait, sur l'autorisation du maire de sa commune, pris son fusil pour aller chasser les corbeaux dans un champ qu'il avait ensemencé. Au moment de tirer, l'arme lui a éclaté dans la main gauche, qui a été fracturée et désarticulée. Il a été transporté à l'Hôtel-Dieu de Caen, où l'amputation de l'avant-bras a été opérée par M. le docteur Leprestre. »  

    Dans le Bonhomme normand du 20 février 1869, page 4, concernant le compte rendu de l'audience de police correctionnelle de Caen en date du 13 février 1869 : 

    « Victor Diée, âgé de 26 ans, domestique a Ifs, a été condamné en un mois de prison pour avoir conjointement avec le jeune Moisson, âgé de 12 ans, soustrait frauduleusement une certaine quantité de paille au préjudice du sieur Mathan. »

    Dans le Bonhomme normand du 4 septembre 1869, page 3, concernant le compte rendu de l'audience de police correctionnelle de Caen en date du 26 août 1869 : 

    « Marie-Louise-Constance Toutry, âgée de 28 ans, comparaît sous la triple prévention :

    1 D'avoir, à Caen, le 9 août dernier, volé un oreiller, un pantalon et une veste au préjudice du sieur Lecanu ;  

    2 D'avoir, à Ifs, le 12 août dernier, volé un drap de lit, une cuillère à pot, à la femme Lefrançois ;

    3 D'avoir, à Cormelles, le 12 août 1869, volé un jupon, un drap de lit, deux taies d'oreiller, un col, à la femme Barette ou à la veuve Odon, sa servante.  

    Le tribunal lui a infligé la peine de 15 mois de prison. »  

    Dans le Bonhomme normand du 14 mai 1870, page 4, dans la rubrique « Furetage » : 

    « On me signale de la commune d'Ifs, près Caen, une bonne femme qui n'a jamais' voulu que son mari allât voter, parce que... je vous le donne à deviner en mille,— parce que les cochons sont hors de prix.  

    Voilà une abstention qu'on peut attribuer à un effet de lard ! GROS RENÉ. »  

    Dans le Bonhomme normand du 24 juin 1871, page 2 :

    On apprend que dans la liste des prisonniers de guerre suite au conflit franco-prussien de 1870 un nommé « Charles Bidard, d'Ifs » se trouve au camp de Grimberg (Allemagne).

    Dans le Bonhomme normand du 22 juillet 1871, page 2  

    « Une manœuvre tendant à produira une augmentation sur le prix du pain, a été découverte samedi dernier, à la halle de Troarn, par les déchargeurs.  

    Deux individus de la commune d'Ifs, hameau de Bras, avaient mis en vente six sacs de blé, qui furent achetés par un boulanger d'Angerville, près Dozulé, moyennant 44. fr. le sac ; ce prix fut porté à 48 fr. lors de la déclaration qui fut faite de cette vente au préposé dé la halle.  

    Des déchargeurs qui avaient surveillé le marché ont dénoncé la fraude. Les vendeurs ont avoué, dit-on, n'avoir agi ainsi que sur la demande de l'acheteur, qui leur aurait dit que cela n'avait aucune portée.

    Les six sacs de blé ont été mis sous séquestre jusqu’à ce que la justice en ait ordonné, et procès-verbal a été rédigé contre les délinquants. Quatre sacs appartenant au sieur Magloire Suzanne, tailleur de pierres, et les deux autres au sieur Jacques Touchel, bourrelier, tous deux demeurant à Ifs, hameau de Bras. »

    Dans le Bonhomme normand du 23 septembre 1871, page 3 :  

    « Le 16 de ce mois, à 6 heures 1/2 du matin, le cadavre du nommé Aristide Giffard, âgé de 28 ans, demeurant à Ifs, a été retiré à Allemagne de la rivière l'Orne. Cet individu qui était sous le coup d'un mandat de justice, se sera sans doute suicidé pour échapper aux poursuites dont il était l'objet. »  

    Dans le Bonhomme normand du 9 décembre 1871, page 2 :  

    « Plainte a été portée contre un nommé Turgis, journalier à la Folie, sous inculpation de vol de paille au préjudice des sieurs Salles et Lemarinier, demeurant à Ifs. » 

    Dans le Bonhomme normand du 24 février 1872, page 2 :  

    « Le 10 février, le nommé Gustave Bourdon, âgé de 51 ans, domestique, demeurant à Fresnay-le-Puceux, conduisait une voiture attelée de deux chevaux. Il revenait de Caen, et allait à Bretteville-sur-Laize. A 7 heures 1/2 du soir, passant par la commune d'Ifs, il était assis dans sa voiture en avant des roues et dormant probablement. Sans doute, une forte secousse le fit tomber et l'une des roues lui a littéralement broyé la jambe gauche. Au bout d'un quart d'heure, il rendait le dernier soupir. Bourdon était père de cinq enfants dont le plus âgé a 19 ans. »  

    Dans le Bonhomme normand du 14 septembre 1872, page 2 : 

    « M. l'abbé Dupont, curé d'Ifs, est décédé à la suite d'une longue et douloureuse maladie. M. l'abbé Dupont, né en 1812, ordonné prêtre en 1835, dirigeait la paroisse d'Ifs depuis 1853. Il avait été nommée chapelain épiscopal en 1844. »  

    Dans le Bonhomme normand du 24 octobre 1872, page 2 : 

    « M. Auzou, curé du Plessis Grimoult, est nommé curé d'Ifs. »  

    Dans le Bonhomme normand du 29 août 1873, page 3 : 

    « PROBITÉ. — Le portefeuille contenant 1,095 Fr., que l'on supposait avoir été volé place St-Sauveur, et dont nous avons parlé dans notre dernier numéro, avait été trouvé par madame Perronne Colette, veuve Hardouin, dentellière à Ifs ; remise en a été faite au sieur Anne épicier à Verson, le propriétaire, qui a remis 50 fr. de récompense.» 

    Dans le Bonhomme normand du 5 septembre 1873, page 3, dans la chronique judiciaire concernant la police correctionnelle de Caen : 

    « Le tribunal, d'après les procès-verbaux des contributions, a prononcé une amende de 500 fr., contre la femme Sarlemont, aubergiste à Ifs, pour transport illicite, à Cesny-aux-Vignes, de 16 fûts, déclarés comme cidre, tandis qu'il y en avait un de 60 litres renfermant de I'eau-de-vie… »

    Dans le Bonhomme normand du 12 septembre 1873, page 1 : 

    « LE CHOLÉRA ! — Les journaux de Paris, et notamment !e Journal des Débats, ont annoncé que le choléra avait envahi la Normandie, et qu'il sévissait à Rouen,, au Havre, à Caen et à Lisieux.  

    A Rouen et au Havre, en effet, plusieurs cas ont été constatés ; mais à Caen et à Lisieux, rien, absolument rien de semblable ne s'est produit ; ce qui est vrai, c'est que beaucoup de personnes sont, en ce moment, souffrantes du mal courant, la cholérine, qui n'a aucun caractère épidémique, et n’est que la conséquence des brusques changements de température et aussi de l'abus de certains fruits. Comme toujours, à cette époque, il se produit quelques morts violentes, sans que pour cela le chiffre des décès présente une augmentation sensible sur celui des années antérieures.  

    Cependant on ne cesse de répandre les bruits les plus alarmants sur la santé publique, à Caen et aux environs ; on est allé jusqu'à dire qu'à Ifs, près Caen, douze personnes étaient mortes du choléra. Douze ! rien que cela ! Plusieurs habitants, il est vrai, ont été atteints d'une maladie qui devait avoir pour cause certains foyers pestilentiels que l'autorité supérieure a fait disparaître. Voilà tout.  

    La panique est telle que mercredi midi, chacun criait, au choléra ! en voyant tomber en syncope, dans le square Saint-Pierre, une jeune fille de Livarot, qui revenait de la Délivrande avec ses parents. Le docteur Léger a été appelé, et la jeune fille lui a elle-même, déclaré qu'elle était sujette à ces attaques.  

    Et dire que malgré cette déclaration, il y a des gens persuadés que cette pauvre fille a été frappée du choléra en passant dans le Vaugueux !  

    En ce moment, à Caen, la mort semble particulièrement atteindre les enfants en bas-âge. » 

    et encore à ce sujet : 

    Dans le Bonhomme normand du 26 septembre 1873, page 1 : 

    « Une note sur l'état sanitaire du Calvados, émanant du conseil central d'hygiène, a été communiquée aux journaux de Caen : (…)

    A Ifs, à la suite de mesures énergiques d'assainissement prises par l'administration, les accidents ont également disparu, et il ne se trouve dans la commune qu'un malade, qui est en voie de guérison. (…) »

    et encore… 

    Dans le Bonhomme normand du 7 novembre 1873, page 2 : 

    « Le choléra, à Caen. Nous extrayons les passages suivants d'une lettre adressée par M. le docteur Fayel, au journal le Progrès médical de Paris :  

    La ville de Caen a été douloureusement éprouvée par le choléra. Le premier cas fut constaté le 17 août. L'épidémie sévit avec assez de vigueur dans les premiers jours de septembre, mais ce fut surtout vers la fin de ce mois, que le fléau commença à atteindre la plus grande intensité. Une panique affreuse s'empara des esprits, et nos campagnes, où quelques cas isolés s'étaient montrés (excepté à Garcelle et à Ifs où les cas avaient été assez nombreux et répétés) étaient affolées. Nos marchés devinrent déserts et je suis sur que notre population urbaine diminua de 6 à 7 000 personnes. (…) »

    Dans le Bonhomme normand du 12 septembre 1873, page 4 : 

    « Etude de Me NOËL, huissier à Caen ; rue Pémagnie, 19 :

    VENTE MOBILIERE à Ifs, au lieu dit le Chapeau Rouge.

    Le dimanche 21 septembre 1873, à une heure, il sera procédé par Me NOËL, huissier à Caen, requête de Mme veuve Roger, dit Le Chat, à la vente volontaire de :

    Une bonne vache à lait, pleine, âgée de six ans ; un veau mâle d'un an ; un bon cheval hors d'âge ; grandes et petites charrettes avec leurs armures ; charrues montées ; herses en bois et en fer ; charrue à butter ; ratissoir ; grands et petits colliers ; traits ; équipages de carriole ; deux lieures ; équipages de limon ; baratte à beurre ; bois de service ; trois bons tonneaux ; quatre poulains en bois ; batterie de cuisine ; vaisselle ; bouteilles à usage d'auberge ; buffet ; tables ; tabourets ; couches ; quatre lits de plume ; série de mesures ; Une carriole montée sur ressorts ; Un banneau équipé ; trois grands cribles ; un petit crible ;200 bottes de foin battu ; 200 bottes de paille d'avoine ; une lumière ; et quantité d'autres objets. Crédit en donnant caution. » 

    Dans le Bonhomme normand du 25 décembre 1873, page 2 :  « Un vol avec effraction a été commis au préjudice du sieur Hue. propriétaire à Ifs, près Caen. Des malfaiteurs ont profité de son absence pour briser un carreau du rez-de-chaussée, et, après avoir escaladé la porte de la cuisine, ils sont montés au premier étage, où ils ont dérobé un sac contenant 340 fr. On est sur la trace des coupables. »

    Dans le Bonhomme normand du 27 mars 1874, page 1 :

    « M le docteur Denis-Dumont, médecin des épidémies et chirurgien en chef des hôpitaux, vient d'adresser à M le Préfet son rapport sur l'épidémie cholérique de 1873. - D'après ce document, le mal nous est venu de Hambourg en passant parle Havre avec lequel. Bretteville-sur-Laize fait un grand commerce de peaux vertes. Bretteville-sur-Laize, la première localité du Calvados visitée par le fléau (juillet 1813), a compté 30 personnes atteintes, sur lesquelles 17 sont décédées ; — à Ifs, 20 malades, 7 décès; — à Garcelles-Secqueville, 40 malades, 15décès ; - à Ouistreham, 55 malades, 18 décès ; - à Bénouville, dans une seule famille de pêcheurs, sur 6 malades, 5 succombent : la grand'mère, la mère et trois jeunes enfants ; — à Amfréville, 2 décès ; — à Biéville, 2 ; -à Hérouvillette, 2 ; — à Bretteville-sur-Odon, 9 décès.

    Ce que nous avions prévu, relativement à Caen, est arrivé : pas de statistique régulière, pas de documents officiels. — Lorsque le rapporteur a voulu rechercher quel avait été le nombre des personnes atteintes par l'épidémie et celui des victimes ; quelles avaient été les influences du sexe et de l'âge ; quels avaient été les quartiers les plus éprouvés, — il a été obligé, comme nous, de se contenter de données approximatives, et d'évaluer à environ 1.086, le chiffre des personnes atteintes, sur lesquelles 497 auraient succombé. — En 1866, le chiffre officiel des cholériques n'avait été que de 620, sur lequel 215 décès. (…) »

    Dans le Bonhomme normand du 17 avril 1874, page 2 :

    « ESCROQUERIE. — Le nommé Joseph-Henry Duval, âgé de 38 ans, journalier, sans domicile fixe, né à Caen, a été mis à la disposition de l'autorité judiciaire, sous inculpation d'escroquerie, en faisant une dépense de 1 fr. 55 chez le sieur Rivière, débitant à Ifs, sachant bien qu'il n'avait pas d'argent pour payer ; cet individu qui avait pris la fuite a été poursuivi par Rivière qui l'a fait arrêter. »

    et… dans le Bonhomme normand du 1 mai 1874, page 3 dans la chronique judiciaire :

    « Henri-Joseph Duval, 28 ans, journalier à Caen, six Semaines de prison, 16 fr. d'amende, pour consommation de 1 fr. 55 d'aliments, chez Rivière, aubergiste à Ifs, sachant qu'il ne pouvait le payer. » 

    Dans le Bonhomme normand du 24 avril 1874, page 1 :

     « FRAUDE. — Procès-verbal va être dressé contre les nommés : 1° Claire Olive, femme Eléonore, marchande d'eau-de-vie, demeurant à Ifs, près Caen ; . 2° Eugène Eléonore, son fils, âgé de 14 ans, demeurant chez ses parents, inculpés d'avoir passé 9 litres d'eau-de-vie en fraude à l'octroi de Caen. »

    Dans le Bonhomme normand du 29 mai 1874, page 3 dans la chronique judiciaire :

    « Paul-Joseph Geneviève, 42 ans, et sa femme, 36 ans, débitants à Ifs, pour avoir passé en;fraude, à Vaucelles, 9 litres d’eau-de-vie dans une vessie, cachée sous les jupons de la femme Geneviève, ont été condamnés chacun à 48 heures de prison et 500 francs d'amende. »

    Dans le Bonhomme normand du 10 juillet 1874, page 3 dans la chronique judiciaire :

    « Théophile-Eugène Desrues, 48 ans, journalier à Ifs, chasse en temps prohibé en tirant sur les pigeons de son voisin Barette, lesquels venaient ravager ses plantations, a été acquitté sans dépens, après la plaidoirie de MeEngerand. »

    Petite annonce trouvée dans le Bonhomme normand du 10 juillet 1874, page 4 :

    « A LOUER PRESENTEMENT : l'Auberge du Chapeau-Rouge

    Et ses dépendances, pour entrer en jouissance à la Saint-Michel prochaine, le tout situé à Ifs, route de Falaise.

    Pour traiter, s'adresser à Caen, rue Saint-Ouen, n°22. »

    Et cette fois avec plus de précisions dans le Bonhomme normand du 3 octobre 1874, page 4 :

    « A LOUER DE SUITE UNE MAISON,

    A usage d'auberge connue sous le nom du Chapeau-Rouge, sur le bord de la route de Caen à Falaise. Cette maison se compose de salle, chambres, greniers, étables, écuries, cave, remise, Quatre pièces de terre qui en dépendent, très belle cour entourée de murs, le tout situé en la commune d'Ifs près Caen.

    S'adresser au bureau du Journal, ou rue St-Ouen, n° 22, à Caen. »

     Dans les « Furetages » du Bonhomme normand du 13 novembre 1874, page 3 :

    « Une commère des environs de Bourguébus ayant ouï-dire qu'il se disait de fort belles choses à la mission d'Ifs, se dirigea une après-midi vers ce lieu de prédication. Seulement, elle fit le grand tour et passa par Caen, où elle s'arrêta trop longtemps chez certain cabaretier. Bref, elle arriva à Ifs à la fumée des cierges et plus saine de corps que d'esprit.

    C'est dans cet état que la sainte femme rentra au domicile conjugal, sans dire à son mari quelle route elle avait prise pour se rendre à la mission. Jugez si le pauvre homme doit bénir les missions, et les missionnaires. » 

    Dans le Bonhomme normand du 8 janvier 1875, page 2 :

    « Dans la nuit, un vol de deux dindes et d'une oie, estimées 31 fr., a été commis au préjudice de M. Létot, propriétaire à Ifs. »

    A la même date, page 3 :

     « Ont été condamnés pour délit de chasse : (…)

     - Exupère Halley, journalier à Ifs ; Adolphe Gay, 49 ans, journalier à Mondeville ; Gustave Lemonnier, 39 ans, et Malo Buisson, 43 ans, tous les deux journaliers à Giberville, chacun a 6 jours de prison et 50 fr. d'amende.

    - Victoire Lance, femme Frillay, 52 ans, marchande de braise à Ifs, 60 fr. d'amende. (…) »

    Dans le Bonhomme normand du 29 janvier 1875, page 3 :

    « Ont été condamnés pour chasse : (…)

    - Epoux Bertrand, demeurant à Ifs, le mari 25 fr, d'amende ; la femme, 15 jours de prison et 50 fr. d'amende ; plus deux amendes de 5 f. pour ouverture d'un débit de boissons sans autorisation, et avoir donné à boire à des gens ivres. »

     


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